CHAPITRE 21

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PDV LOUIS

À quoi joue-t-elle  ? Elle a le don de mettre hors de moi quand elle joue les mesquines. Sa présence ici avec Arthur Delaunay est incompréhensible... Ce mec personnifie la honte à lui tout seul. Même déguisé en pingouin , il ne lui arrivera jamais à la cheville.

- Qu'est-ce que tu fous avec ce parasite  ?

J'ai du mal à me contenir, le fait qu'elle m'est évité tout au long de la semaine n'arrange rien.

- Rien qui ne te regarde, j'ai mes raisons, c'est tout ce que tu as besoin de savoir, dit-elle évasive tout en regardant les illuminations de la capitale parisienne si chère à son cœur.

Je m'y attendais à celle-là, des secrets, toujours des secrets. Quand comprendra-t-elle que nos manigances nous tuent un peu plus tous les jours  ?

- Depuis quand a-t-on des secrets l'un pour l'autre  ?

Ma question la fait réagir instantanément, elle quitte la ville des yeux pour faire volte face et ancrer un regard inquisiteur dans le mien.

- C'est toi qui parle de cachotteries, bien si tu veux jouer franc-jeu, dis-moi ce que tu faisais avec A. au Trust l'autre jour par exemple  ?

Aïe  ! Elle vient de planter un couteau en pleine échine... Mon entrevue clandestine avec Archi allait me causer des tords... Avait-il mis ses menaces à exécution en crachant le morceau  ?

- Comment sais-tu que...  ?

- Je sais beaucoup de choses Louis, et pour quelqu'un d'honnête je trouve que tu as beaucoup de secret.

Vite... Vite... Trouve quelque chose à dire...

- Ce n'est pas ce que tu crois.

Minable, je suis minable... Plus bateau, tu meurs... Avec la merde que je viens de lâcher, au lieu de la rassurer, je l'inquiète davantage...

- Mais bien sûr... Laisse-moi te dire une chose, je ne sais pas à quoi tu joues ces derniers temps mais tu t'éloignes de moi sans raison apparente et ton comportement commence à me fatiguer.

- Ce n'est pas ce que je souhaite...

- Alors qu'est-ce que tu veux au juste  ? Le sais-tu au moins  ?

Oh que oui je le sais, mais toi tu n'y consens pas. Tu aurais pu me répondre mais tu ne l'a pas fait.

- Je te veux toi. Ça toujours était toi Ophélia...

- Je suis toujours là.

Pas comme je l'aimerais. Tu ne comprends même pas où je veux en venir.

- Tu m'accuses de m'éloigner mais c'est toi qui refuse que l'on soit proches.

- Tu mens.

- Ah oui  ! Qui vient de m'ignorer une semaine entière  ? Qui m'a laissé croire que notre amitié n'avait plus de sens  ?

Elle est dépourvue d'arguments. Comment ose-t-elle rejeter toute la faute sur moi  ? Elle est loin d'être blanche dans cette histoire, c'est même elle qui en est à l'origine. À vouloir toujours plus, je me suis perdu. J'ai pensé que cela nous rapprocherait, qu'elle me verrait enfin comme moi je la regarde... Mais non, Ophélia, reine de l'entourloupe n'arrive pas à voir ce qui se passe sous ses propres yeux. Son aveuglement me fait basculer peu à peu dans la folie. Que vais-je devenir  ?

- J'avais besoin de réfléchir... Et puis c'est toi  ! Pourquoi compliques-tu toujours tout  ? Notre accord est simple, non  ?

Parlons de notre accord, quelle merde  ! J'aurais mieux fait de me casser une jambe le jour où j'ai accepté ce traité... Il est caduque depuis bien longtemps...

- Sur le papier oui, mais comme tu sembles l'ignorer, nous ne sommes pas des machines sans cœur. Je t'aime et je n'y peux rien  !

J'ai tout fait, tu m'entends  ? Tout fait pour tuer ces petites merdes de papillons  ! Mais dés que je te vois, il me rappelle à quel point le meurtre n'est pas aussi simple que cela y paraît surtout quand ces derniers semblent immortels...

Qu'est-ce que tu réponds à ça  ? Vas-y Ophélia  ! J'attends désespérément qu'elle parle. Pour une fois, Ophélia fait preuve d'honnêteté, ma santé mentale en dépend.

- Je vois... répond-t-elle avec un calme effrayant.

Elle voit... Non, mais je rêve  ! Est-elle sans cœur  ? Il ne m'en faut pas plus pour perdre pied. J'explose:

- Tu vois  ? C'est tout ce que tu trouves à dire  !

Ses yeux s'agrandissent sous l'effet de la surprise, elle ne pensait pas que je m'énerverai aussi vite mais ce qu'elle ignore c'est qu'elle a le don de me mettre hors de moi quand elle fait celle qui ne voit rien.

- Que veux-tu que je te dise à la fin, je ne sais pas faire ce que tu me demandes  !

Alors apprends  !!! Une fois pour toutes, laisse-moi t'aimer  !!!

- Et avec Artchy, tu sauras faire  ?

- Que vient faire Artchy dans nos histoires  ?

- Pourquoi tu t'affiches avec lui alors que tu refuses de le faire avec moi  ?

- Es-tu jaloux d'Artchy, sérieusement  ?

Elle éclate de rire. Un fou rire qui s'intensifie de plus belle. Parfait, au moins je la fais rire, c'est déjà ça...

- Louis, je suis ici avec lui car je suis en affaire. Ce petit profiteur a voulu en échange d'un service rendu que je lui accorde un rendez-vous, l'histoire s'arrête là.

Ouf  ! Pendant un instant j'ai cru que ce petit con avait réussi là où je n'arrête pas d'échouer.

- Et puis, je ne vois pas ce que tu trouves à redire puisque visiblement tu as une cavalière, non  ?

Touché mais pas coulé, il est vrai que j'ai demandé à Ana de m'accompagner ce soir mais honnêtement je ne sais plus pourquoi... Enfin, si je sais mais je me vois mal le dire à ma meilleure amie. De toute façon, ce n'est pas le propos du jour.

- Une «  affaire  »  ?

- Une «  affaire  », me confirme-t-elle sans m'en dire plus comme je l'aurais souhaité.

Ce mot n'a rien de bon dans la bouche de ma beauté... Qu'est-ce qu'elle prépare  ? J'espère au fond de moi qu'il ne s'agit pas de la vidéo sinon je peux commencer à faire ma prière car quand elle saura ce qu'il en est vraiment, la seule option qu'il me restera sera la cavale. Je dois m'en assurer, j'insiste  :

- De quelle affaire parles-tu  ?

- Tu as cru vraiment que je sortirais avec Artchy le magnifique sans raison précise  ? Une affaire qui est en cours, rien de très important.

Oh mais si ça l'est  ! Je veux savoir à quoi m'attendre... Réponds et arrête de faire des mystères... Aie pitié de mon âme ...

- Il ne s'agit pas de la vidéo, j'espère... Tout est réglé, pas besoin d'attiser le feu sinon tu vas finir par raviver les flammes Ophélia.

Il ne faut pas qu'elle y mette son nez, par je ne sais quel miracle Archibald avait décidé de prendre le large et ne comptait pas revenir de si tôt pris par des distractions plus alléchantes que pourrir nos misérables vies. Son attaque n'était plus qu'un lointain souvenir même si ses menaces occupaient encore mon esprit, sa présence n'en était plus une et le soi-disant invité surprise dans cette histoire ne s'est finalement jamais fait connaître. Alors à quoi bon  ?

- Rien de très important...

Elle reste évasive comme je m'en serais douter. J'espérais qu'elle me dise la vérité, que son affaire n'a rien de primordial car à trop vouloir tout contrôler, elle causerait notre perte à tous.

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant