CHAPITRE VINGT-SEPT .1

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Les problèmes de calendriers sont réglés mais les modifications ne sont pas encore incluses dans les différents segments de cette seconde partie.  

Mais cela ne devrait en rien modifier le sens général de l'histoire.

Bonne lecture !

* * *


À peine frôlée par un souffle du Vent,

Tranit part en guerre, fait couler le sang.

Guerrière révélée au combat sans peur,

Appuyée par l'enfant devenue sœur de cœur.


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23 germinal, l'après-midi


Même si elle ignorait ce qu'était une galère, et n'osait pas le demander, Tranit finit par comprendre avec les sous-entendus de Cydrac et d'Erwan qu'il s'agissait d'un navire! Elle n'espéra même pas comprendre ce qu'un bateau pouvait venir faire dans la conversation et chassa les questionnements imbéciles hors de sa tête.

À la demande d'Erwan, une fois que Cydrac et le jeune seigneur eurent fini de plaisanter, Tranit prit un chemin légèrement différent de celui du matin pour les ramener près d'Outre-berge.

Ils empruntèrent la voie qui suivait d'assez près le cours de l'Échez. Un bac de forte taille permettait de le franchir facilement en toute saison au niveau de sa jonction avec le Lys.

Une fois sur la rive ouest, il était plus facile pour des cavaliers d'avancer à vive allure, même si de nombreux petits campements étaient maintenant visibles, ainsi que des équipes de corvées de fourrage.

Erwan fit reconnaître les bannières aperçues par les trois enseignes l'accompagnant et les deux sous-officiers de Cydrac. Un homme par deux fois utilisa son transmetteur pour poser une question à Maubourguet. Erwan ne semblait jamais vraiment pouvoir rester à ne rien faire.

Elle les ramena devant la passerelle que les cavaliers s'empressèrent de faire libérer pour leur passage. Erwan montra Maubourguet et la vieille tour.

— Ton chariot s'y trouve. Ne t'y précipite pas trop, je vais faire envoyer un message. Ton équipement sera payé sur ma cassette personnelle. Ne te prive pas, prends ce qui te plaît. Un maître banquier réglera tes achats.

— Merci, seigneur, c'est vraiment généreux.

— Mais non, ce n'est rien. Si tu ne trouves pas de chariot pour te servir d'état-major, je t'en donnerai un de mon service, fais-le-moi savoir. Lorsque j'ai donné des ordres pour créer ton régiment, j'ai oublié quelques petits détails.

Nul n'est parfait. Quoi qu'il manque, laisse un message au sénéchal, il aura pour instruction de répondre à tous tes besoins.

— Oui seigneur. Tranit le salua comme ses hommes le faisaient, salut auquel il répondit avant de rejoindre ses hommes de l'autre côté.

Tranit les regarda retourner au bourg puis elle reprit son chemin. Les curieux du matin qui contemplaient le hêtre abattu avaient déjà été remplacés par plusieurs dizaines d'ouvriers qui découpaient, sciaient les branches sous les ordres d'un maître-menuisier.

Tranit voyait un avantage à cette situation, que de très nombreux garçons ayant pu se laisser tenter par l'aventure militaire allaient venir travailler ici et ne finiraient pas sur un champ de bataille les tripes à l'air, comme cela était trop souvent le cas de ces enrôlés sans aucune formation ni équipement.

Elle se demanda si Erwan y avait pensé, et après quelques instants de réflexion, elle estima que oui. Tranit croisa des convois de dorkis qui apportaient des outils, des matériaux, un village temporaire allait se construire sur l'arbre.

Son magnifique tronc devrait permettre la construction d'au moins deux catamarans de transports de belle taille. Et combien de chariots pourraient naître de ces belles branches robustes ?

Oui, une véritable fortune, sans aucun doute. La jeune femme finit par atteindre la muraille du port. Une poterne permettait d'y entrer plus facilement que par la ville. La vieille tour y était adjacente. Tranit passa le contrôle des miliciens qui la reconnurent et la saluèrent puis elle entra dans la cour de la vieille tour que les marchands montagnards utilisaient.

Tranit remarqua immédiatement les chariots disposés comme pour une inspection, les dorkis des messagers, les enseignes attendant autour d'un verre une prochaine mission, mais aussi des gardes, plutôt discrets, mais tous équipés de fusils qu'ils portaient à l'épaule.

Maintenant, Tranit reconnaissait la forme particulière, assez ressemblante à celle de son pistolet long. Elle savait ce que c'était. Avec son uniforme, on la laissa entrer sans aucune formalité et elle reconnut son chariot.

La sergente et le cocher étaient là, discutant. Ils se mirent au garde-à-vous en la voyant arriver. La sous-officière s'avança vers elle.

— Commandant ? Nous venons d'être prévenus pour la lieutenante Adacie. Que voulez-vous que nous fassions ?

Tranit lui rendit son salut.

— Je dois voir un banquier. Sergent, les chariots d'état-major sont de la même taille que celui-ci ?

— Pour un commandant, oui, presque tout le temps.

Tranit prit sa décision rapidement.

— Bien, alors voilà ce que je veux faire. Ce matin, j'ai récupéré ma caporale qui me servait d'ordonnance à la milice. Je préfère que ce soit elle qui s'occupe de moi. Pas d'offense sergent, mais j'ai besoin d'une certaine aisance. Vous devenez donc responsable de mon chariot de commandement et vous superviserez mon équipage, d'accord ?

La sergente n'y perdait pas au change, c'était une sorte de promotion. Son sourire confirma ce que Tranit pensait.

— Bien, je vais écrire une note pour le sénéchal. Vous savez où trouver l'équipement nécessaire ?

— Le magasin général y pourvoira commandant, c'est obligé.

Toujours cette confiance, cette certitude en l'organisation de leur seigneur. Tranit opina du chef.

— D'accord et puis, Tranit sortit sa bourse et en versa une grande partie dans les mains du sergent, vous en profitez pour me trouver des choses agréables à boire et à manger pour que je puisse enfin discuter avec mes officiers. Vous les connaissez, prenez ce qu'ils aiment.

Soudoyez les cuisiniers que vous voulez, mais que nous puissions bien manger ensemble ce soir et demain soir aussi avec les officiers des compagnies de fusiliers.

— Oui mon commandant. On va vous trouver tout ce dont vous avez besoin. Et vous mon commandant ?

— Je vais récupérer mon aide de camp et me trouver un chariot d'habitation. Vous irez m'attendre au camp des nouveaux.

* * *

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Vixii

Les Larmes de Tranit - 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant