CHAPITRE TRENTE-QUATRE .3

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Il allait commencer à envoyer son message que le premier arrivait avec son escorte et confirmait que le message avait été envoyé et bien reçu. Il s'arrêta devant Tranit.

— 10-30 pour Barcus Unité. 10-45 est 10-04 pour quatorze trente.

Tranit salua peu sûre d'avoir compris les codes. Adacie n'avait pas utilisé de trente. Le chef de patrouille s'approcha et compléta.

— Dix trente, c'est pour le génie, et dix quarante-cinq c'est pour des réparations de fortifications d'urgence. Je laisserai un cavalier avec vos instructions plus détaillées auprès de leur commandement.

Tranit approuva d'un léger signe de tête.

— Bien, nous verrons ça. Enseigne, une autre falaise, un peu plus grande que ces deux premières. Il me faudrait comme une porte dedans pour que des troupes en sortent.

Le chef de patrouille écarquilla les yeux et regarda ses adjoints. Tranit fit mettre pied à terre et de ses mains tassa un peu de terre pour modeler ce qu'elle avait en tête.

Les cavaliers hochèrent la tête, rassurés, mais le chef de patrouille la regarda, désolé.

— Je ne crois pas que nous ayons un tel endroit, mon commandant. Depuis notre arrivée ici nous avons ratissé et exploré tous les environs jusqu'à deux heures autour du camp.

— Je n'ai pas besoin qu'il soit en hauteur. Il me faut un vaste espace devant la muraille et de quoi servir de porte pour y pénétrer. Tant que c'est en dehors des zones inondables, cela fera l'affaire.

L'enseigne regarda ses adjoints et ses cavaliers, tous semblaient plongés dans leurs souvenirs de patrouille. Après quelques chuchotements et froncements de sourcils, le premier adjoint se tourna vers Tranit.

— Mon commandant, si nous poursuivons au nord, nous allons atteindre un ruisseau au débit assez faible en ce moment.

Tranit hocha de la tête, elle le connaissait.

— C'est le Petit Estibet. Il est considéré comme la frontière nord de Maubourguet. Ensuite, les terrains sont trop souvent inondés pour y abriter des communautés permanentes

— Mais de l'autre côté, il a semblé à plusieurs d'entre nous qu'il y avait quelque chose.

Tranit essaya de se souvenir, mais rien de bien précis ne vint.

— Il y a eu des maisons fortes, pour surveiller l'Adour qui passe à l'est, sans doute des réprouvés se sont-ils installés dans le bois de Bourgfranc, c'était un gros village autonome sur le plateau du Lascazères, mais il a disparu depuis bien longtemps, bien avant ma naissance ou bien c'est le fourré de l'Estibet, qui continue celui de Sombrun où sa seigneurie à installé notre camp principal.

L'enseigne regarda le ciel au travers d'un bloc de quartz enchâssé dans un coffret de bois.

— Nous avons le temps mon commandant pour pousser une pointe jusqu'aux contreforts de ce fourré. Voulez-vous y aller ? Si vous connaissez un guet...

Tranit s'approcha de lui, tout sourire et lui désigna le nord du bras.

— Après vous, enseigne ! Rejoignez la rive, puis prenez vers l'ouest, le passage des trois rabougris sera parfait pour nous.

La patrouille se remit en route à vive allure, des paires de cavaliers assurant les ailes. En un rien de temps, ils arrivèrent sur la rive dégagée du ruisseau, à peine large d'une dizaine de toises à cette époque et bifurquèrent sur leur gauche pour rejoindre au petit galop un bosquet de trois arbres maigrichons.

Un quatrième arbre couché surmontait le ruisseau et avait été creusé pour faire office de pont. L'endroit était désert, mais de temps en temps, bergers, cultivateurs venaient y séjourner quelques jours, le temps d'y effectuer une maigre récolte ou d'attendre d'autres marchands pour constituer une colonne.

Parfois, des truands s'y réunissaient aussi pour préparer une attaque de ferme, mais ces derniers temps, la milice y avait renforcé ses patrouilles et une douzaine de bandits avaient été pendus sur le champ, rendant le coin plutôt calme.

La traversée de l'arbre pont s'effectua sans difficulté et la patrouille reprit sa route en obliquant vers l'est. Ici ce n'était pas une vraie colline, mais un ensemble de petits monticules qui pouvaient se retrouver complètement immergé lors des grosses pluies de printemps.

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VixiI

Les Larmes de Tranit - 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant