L'enseigne passa derrière Adacie et revint quelques instants plus tard avec une paire de chaussures montantes noires comme celles qu'Adacie portait ainsi que les autres militaires montagnards.
— C'est vraiment le plus ennuyeux, faire les chaussures. Ça demande du temps et ça fait souffrir, inévitablement. Asseyez– vous, commandant.
Tranit obtempéra mais dit à Adacie d'en faire autant et regarda sa blessure. Le pansement avait besoin d'être changé mais était toujours en place.
La petite enseigne vint ôter les bottes de Tranit puis la chaussa et lui montra comment utiliser les lacets. Tranit se sentit un peu bizarre avec ces deux choses aux pieds. Elle allait devoir s'y habituer.
Elle se leva et tourna devant les deux filles.
— Je ne ferais pas honte au commandant Luin ?
— Oh non, s'exclamèrent-elles simultanément, ce qui fit sourire Tranit.
— Bien, enseigne, voici mes affaires à porter au chariot de commandement. Est– ce toi qui iras au camp avec la lieutenante ?
— Oui mon commandant. Faire recharger les quartz, trouver un cocher et conduire la lieutenante chez le liaig pour sa blessure. Le sergent Macie viendra avec nous.
— Parfait ! On se retrouve en fin d'après– midi.
Tranit laissa les deux filles et sortit de son chariot le cœur léger mais le pas mal assuré avec ces gros souliers noirs qui semblaient peser bien lourd.
Elle marcha lentement un peu partout pour s'y habituer et voir ses hommes se préparer pour leur journée. Les saluts claquaient sur son passage et plus loin, un grand nombre de volontaires la reconnaissaient et se levaient pour l'accueillir.
Tous portaient encore un semblant d'uniforme de milicien, mais la plupart des sous-officiers et officiers avaient troqué leurs tenues disparates pour un ensemble plus TTA.
Nombreux furent ceux qui la saluaient à la mode montagnarde et Tranit leur répondit de la même manière ; pour l'exemple. Ils étaient Montagnards maintenant, plus des miliciens d'Outre-berge.
Tranit s'éloigna un peu pour permettre aux officiers du régiment de récupérer leurs sections pour commencer les exercices. Luin vint à sa rencontre, dans la même tenue qu'elle et la salua avec déférence.
— Commandant, quelle belle journée.
— Oui commandant. Alors expliquez- moi. Une course d'une heure ?
— Oui, une de nos heures, ce qui correspond à une demi-heure pour vous. D'abord une marche en formation jusqu'à cette place là-bas, puis un tour de chauffe autour du terrain de manœuvres, enfin par petits groupes dans le roncier.
Nos hommes ont préparé plusieurs chemins pas trop accidentés. Régulièrement pratiqué, l'exercice développe la respiration, fait perdre quelques graisses et finit par vous faire plaisir.
Tranit se demandait bien comment cela pouvait se faire, mais n'insista pas. L'officier poursuivit.
— Ensuite, les hommes passent à la douche puis iront manger. Après, ils opèrent en section puis en compagnie pour effectuer des manœuvres qui ne doivent pas être trop différentes des vôtres pour les combats. Nous appelons ça l'OS pour ordre serré
— Je comparerai de visu commandant, j'ai bien l'intention de faire tous ces exercices avec les nouveaux envoyés hier. Cet après– midi, je rendrai visite à vos capitaines.
Ensuite, je pourrai vous exposer les bases de nos manœuvres, nous verrons comment adapter vos connaissances à cette situation.
— Fort bien commandant. Voilà mon adjointe, la capitaine Tiel. C'est elle qui supervise les nouveaux justement.
Une des capitaines rencontrées la veille vint les saluer. Lorsque Luin lui appris que Tranit allait suivre la formation, la jeune femme ne s'émut pas autre mesure, cela sembla plutôt l'amuser, mais elle fit signe à un enseigne de rester avec Tranit, pour lui expliquer.
Tranit remercia les deux officiers d'un léger sourire et vint se mettre à l'arrière de la colonne qui s'organisait. Le garçon au physique de lutteur se mit à côté d'elle et montra comment se positionner.
— C'est la colonne couvrée, commandant, pour tous nos déplacements en groupe. À un bras de distance du précédent et à une coudée du voisin de droite.
— Merci enseigne.
Les hommes étaient un peu plus proches que dans une formation milicienne où l'espace était d'un pas derrière ou sur le côté.
Des sergents apparurent pour surveiller les rangs des nouveaux. Du coin de l'œil, Tranit vit que ceux arrivés dès le premier jour se préparaient aussi.
Le silence se faisait, beaucoup plus rapidement qu'avec ses hommes. Les officiers furent salués par les sous-officiers puis les ordres fusèrent.
L'enseigne souffla à Tranit.
— Nous partons du pied gauche commandant et les bras se lèvent au niveau de l'épaule du voisin de devant.
Tranit fit signe qu'elle avait compris, ses miliciens faisaient de même. La formation se mit en route au pas de marche.
Cela faisait quelques années que Tranit n'avait pas marché ainsi, depuis son entraînement pour devenir enseigne en fait.
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Vixii
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Les Larmes de Tranit - 2
FantasyPour réaliser un exploit, peut-être est-il préférable de s'y préparer pour y survivre. Avec leurs manies tellement différentes, Tranit est un peu perdue dans ce nouvel univers, surtout avec une adjointe la dévorant des yeux et persuadée qu'elle est...