CHAPITRE VINGT-NEUF .8

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Tranit se releva et rangea la carabine dans le panier. Elle tendit les feuilles à Adacie avant de refermer le rabat.

— Cela te fera de la lecture pour demain, l'adjudant nous attendra au midi pour une séance de tir. Tu t'organiseras avec les enseignes.

— Je fais ça tout de suite mon commandant.

Tranit l'entendit donner des instructions aux enseignes, alors qu'elle retournait dans la chambre et rangeait le panier avec les deux carabines à côté de sa sellerie et de son pistolet de cavalerie.

La jeune femme ôta son uniforme et réalisa qu'elle allait devoir se changer deux à trois fois par jour jusqu'à la fin de l'entraînement de ses nouveaux. Elle avait bien fait de suivre les conseils d'Adacie et de prendre quelques tenues supplémentaires, mais elle finit par se demander si elle en aurait assez.

Adacie revint auprès d'elle.

— C'est réglé mon commandant. Elle nota que Tranit observait ses vêtements sales. Vous en faites pas pour vos vêtements, demain quelqu'un viendra les laver pour vous. On va bien s'occuper de vous.

— J'en suis persuadée. Bon, montre-moi comment fonctionne cette douche.

Adacie se glissa jusqu'au coin aménagé et fit signe à Tranit d'entrer dans la bonde de pierre.

— Vous voyez ce levier ? Vous le poussez et le relevez une dizaine de fois et cela va faire jaillir l'eau par ce pommeau au-dessus de vous. Avec le rideau tiré, l'eau reste bien à l'intérieur.

Vos affaires de toilettes sont dans ce petit coffret. Adacie l'ouvrit et lui montra le pot de savon et deux flacons.

— Le grand c'est un savon pour les cheveux, très agréable. Le petit c'est un bain de bouche. Il ne faut pas l'avaler. Vous en prenez une gorgée et vous nettoyez votre bouche avec vos dents aussi.

Tranit la regarda avec des yeux exorbités, n'ayant jamais entendu parler d'un tel produit. Adacie s'en empara pour le lui faire humer.

— C'est Erwan qui l'a fait. C'est plus efficace que de la pâte de résine fraîche. Regardez.

Adacie s'approcha d'elle et lui souffla dans le nez.

— Je sais commandant. Je viens de manger, ça sent pas très bon.

Elle prit une petite gorgée du liquide et commença à faire circuler le liquide dans sa bouche, les joues bien gonflées. Après quelques instants, elle se tourna pour recracher dans le bassinet de la chaise percée puis souffle de nouveau dans le nez de Tranit.

— Vous voyez la différence ? Vous sentez surtout.

Tranit confirma en souriant.

— Oui, ça semble efficace.

Adacie se fit toute timide.

— C'est surtout très bien quand vous voulez embrasser quelqu'un... Avec ce produit, nous n'arrêtions pas quand j'étais à l'instruction.

— Ça ne m'étonne pas de toi. Tranit lui claqua les fesses avant d'entrer dans la douche. Attends que j'aie fini, je t'aiderai pour ta toilette.

Elle referma le rideau et apprécia immédiatement l'ingéniosité du système. L'eau tiède coulant sur son corps, c'était relaxant. Tranit se savonna vigoureusement et sentit quelques raideurs dans ses mollets, un contre coup des exercices du matin.

Le lendemain allait être amusant si elle commençait à se sentir courbaturée. Tranit se lava ensuite les cheveux avec ce savon particulier et en apprécia aussi l'efficacité. Elle se sécha avec énergie et sortit de cette douche.

Le sourire que lui adressa Adacie la découvrant ne lui laissa aucun doute sur l'effet qu'elle produisait sur la jeune fille. Tranit passa la chemise qu'elle avait utilisée pour dormir la veille et aida la jeune fille à faire sa toilette.

Le bandage avait été refait et elle avait bien pris ses potions. Tranit l'aida à passer ses sous-vêtements puis lui installa son lit. Il était grand temps de s'offrir un repos bien mérité et elles se couchèrent en silence.

Tranit s'endormit presque immédiatement, une onde de langueur parcourant son corps. Adacie passa quelques instants à la dévisager avec bonheur. Elle se sentait si chanceuse d'avoir été nommé au service de Tranit que pour elle il ne faisait aucun doute qu'elle était la Tranit de légende, celle dont la force et la puissance révèleraient au monde la destinée de son seigneur.

Elle observa une dernière fois le visage reposé de la jeune femme avant d'éteindre la lanterne de quartz et s'endormit à son tour en rêvant d'elle.

— Ma déesse...

* * *

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Vixii

Les Larmes de Tranit - 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant