CHAPITRE TRENTE-SIX .4

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La jeune fille retourna au dorkis de Tranit, trouva le vêtement et vint le passer à la cousine qui, toujours silencieuse, regardait autour d'elle, désemparée.

Tranit fit signe au druide de faire comme si de rien n'était et de regarder le bras gauche. La jeune fille porta la main à son poignet, refermant un bracelet de bois contenant un bijou noir. Le druide fit signe qu'il n'y avait rien de cassé.

Tranit l'aide à se relever puis escorta tout le monde au chariot. Elle fit signe à son enseigne d'apporter quelques boissons puis entra sous la bâche de son poste de commandement et laissa tout le monde s'installer.

— Bien, commandant Glèm, on va nous apporter de quoi boire. Est-ce que votre cousine peut nous dire ce qui s'est passé ?

Le jeune homme releva la tête, ennuyé.

— Heu, non... Suwane est muette ! Mais elle nous comprend très bien et pourra tout écrire, se dépêcha-t-il d'ajouter. Seulement, cela prend du temps.

— Bien, mais elle va bien ? Tranit regarda la jeune fille, une copie blonde aux cheveux longs d'Adacie.

— Tu vas bien ? Tu as besoin du druide ?

La jeune file fit signe que non puis se tourna vers son cousin en tendant l'oreille vers l'extérieur. Elle devait reconnaître les cris des oiseaux, Tranit elle-même voyait qu'ils étaient légèrement différents, mais elle agrippa la main de son cousin et remua les lèvres lentement sans qu'aucun sons n'en sorte. Le chevalier volant réprima un sanglot.

— Non, il est mort. Ses blessures étaient trop importantes.

La jeune fille baissa son visage et fut secouée de quelques sanglots silencieux. Entendant une cavalcade, Tranit sortit du chariot et vit Cydrac arriver à la tête de deux pelotons de hussards qui se déployaient.

— Salut à toi Tranit !

La jeune femme le salua avec application, sachant sa proximité avec Erwan et s'approcha de lui.

— Merci d'être là Cydrac.

Le hussard regarda le second goéland toujours harnaché et avec l'homme attaché à sa hallebarde. Il eut un rire dépité.

— Erwan avait raison, comme toujours. J'ai passé vingt minutes à envoyer les messages pour les joindre et à attendre les réponses. Ils étaient dans les environs de Montanet...

— Montanet ? Mais c'est...

Tranit n'avait pu s'empêcher d'interrompre le cavalier tant la surprise était importante. Cydrac compléta sa phrase.

— Oui, pour un oiseau c'est à douze lieues directement. Ils sont arrivés voici longtemps ?

— Pas très... Je ne connais pas votre temps assez bien pour le dire. Le temps de préparer une soupe peut-être ?

— Une dizaine de minutes. Moi j'étais seulement au camp de prince, à deux lieues en vol direct, trois par les chemins.

Il poussa un profond soupir et mis pied à terre.

— Alors, raconte-moi brièvement !

— La situation est stable. L'oiseau est blessé, incapable pour une vingtaine de jours, mais ce n'est pas grave. Je suis en train de faire aménager la maison forte pour un abri temporaire. Le chevalier est mort de ses blessures, mais son écuyère est vivante. Ils sont de la famille de Glèm, des cousins.

La jeune fille étant muette, elle va nous dire ce qu'elle sait par écrit ce qui va demander du temps pour obtenir des éclaircissements

À mon avis, ils étaient seuls, revenus pour avoir des nouvelles de Glèm peut-être. Ils sont tombés dans une embuscade impromptue de ces brigands. Tous sont morts, aucune perte chez nous.

Les Larmes de Tranit - 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant