CHAPITRE TRENTE-CINQ .4

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Le chef de patrouille s'approcha vers elle, soulagé de la voir de retour.

— Mon commandant, messages envoyés. Barcus dix-six en mouvement immédiat avec les renforts et le service sanitaire.

Colonel Cydrac prévenu mais pas encore de réponse.

— Bien enseigne. D'autres nouvelles de Barcus ?

— Pas encore mon commandant, je crois que la nouvelle que nous leur avons annoncée les a tous choqués.

Un cavalier arriva près de l'enseigne.

— Barcus 10-72-2 dans quarante-cinq.

Il repartit immédiatement, Tranit le vit grimper dans le roncier rejoindre un enseigne en poste en hauteur. L'enseigne lui expliqua.

— Il s'agit de la cavalerie qui sera là à la demie de la troisième heure.

Tranit fut surprise de le voir utiliser l'heure classique mais l'enseigne baissa les yeux.

— Nous avons eu un rappel de Dix-six nous disant que vous ne connaissiez pas tous nos codes. J'avais oublié.

Adacie faisait sentir son attention même à distance. Tranit en sourit.

— C'est bien enseigne. Les patrouilles ?

— 910, rien à signaler. Ces pillards sont arrivés par d'anciens chemins. Ils devaient camper plus au nord. Une équipe tente de remonter leur piste.

— Bien. J'ai remarqué qu'il y avait d'anciens chemins recouverts par une végétation plus légère. Nous avons dégagé un chemin entre ici et l'Adour. On devrait pouvoir faire de même jusqu'à la maison forte et faciliter l'arrivée des renforts. Il faudra le faire pour les chariots.

— Oui commandant ! Comment voulez-vous faire ?

— Donnez-moi trois ou quatre cavaliers pour débroussailler tout ça. Cela occupera les hommes entre la surveillance, la cuisine ...

Une équipe lui fut assignée et après quelques recherches en hauteur, ils devinèrent un restant de piste qu'ils se mirent en demeure d'ouvrir. Là aussi, la végétation étant plus jeune, moins touffue, c'était assez facile.

Toutes les cent ou deux cents toises, un cavalier grimpait en hauteur pour tenter d'apercevoir la piste et redescendait guider ses camarades. Tranit en profitait pour donner de grands coups d'épée rageurs pour faire baisser la tension qui l'habitait.

L'enseigne vint la chercher alors qu'ils se trouvaient à mi-parcours.

— Mon commandant ! Message de Cydrac. Tenir la position jusqu'à relève. Un navire tentera de nous rejoindre par l'Adour dès que notre position sera vérifiée.

— Nos renforts seront là avant. Comment ça se passe là-bas ?

— Les deux blessées sont toujours inconscientes. L'oiseau est calme... il aime le dorkis cru, ajouta-t-il d'un air enjoué. Les gars s'amusent à le nourrir avec les abats.

— Bien. Si nous pouvions ouvrir le chemin au plus vite. Vous pouvez envoyer quelques gars en plus ?

— Oui, je vais le faire. Le Barcus sera là d'ici peu. Ils ont franchi la rivière.

— Alors on s'active. Envoyez-moi d'autres hommes.

Tranit se retourna vers ses cavaliers.

— Vous avez entendu ? Allez, du nerf !

Elle donna elle-même l'exemple en redoublant d'effort. Les renforts envoyés, six autres cavaliers, permirent de travailler par tronçon et d'accélérer le travail.

Lorsque le peloton de renfort fut annoncé en vue, Tranit et ses hommes venaient d'arriver en vue des remparts. Les hommes soufflèrent un peu et Tranit se porta à la rencontre des renforts dirigés par le capitaine qui la salua.

— Mon commandant ! Peloton de renfort. Barcus 10-06 à trente minutes, une demie de nos heures.

Tranit s'était mise à côté du capitaine.

— Nous venons d'ouvrir un chemin temporaire à travers le roncier, mais juste suffisant pour un cavalier.

L'officier lui fit signe qu'il avait compris.

— On s'en occupe. Lieutenant, faites préparer les hommes pour déblayer le passage.

La moitié du peloton s'élança, sabre au clair pour venir renforcer les hommes de Tranit qui devaient être bien soulagés de voir ce renfort bien frais. En bien moins de temps que Tranit n'en avait eu besoin, le passage fut élargi et dégagé pour que les chariots puissent passer rapidement en toute sécurité.

L'arrivée sur la plaine, la découverte du goéland immobilisé et du tas de cadavres laissa imaginer pas mal de choses. Les nouveaux venus s'arrangèrent pour se faire raconter en détail l'opération. Tranit laissa le capitaine organiser les choses. Lorsqu'il revint vers elle, un enseigne l'accompagnait.

— Tout est sous contrôle commandant. Enseigne, donnez-nous vos dernières infos.

— 10-90-149 est déclaré 10-28-01.

Le capitaine se pencha vers Tranit.

— L'oiseau est priorité absolue. Son équipage aussi, mais il va être difficile de les bouger d'ici pour l'instant.

— J'avais pensé à les remonter vers la maison forte si le liaig le permettait.

— Oui mon commandant. Enseigne, quoi d'autre ?

— Juzon deux dix-un est en route avec un peloton de hussard.

Tranit comprit que c'était l'indicatif de Cydrac fort probablement.

— Soixante-dix-sept inconnu.

Elle supposa qu'il ne savait pas quand il sera là. Elle devait avoir chamboulé pas mal de choses.

L'enseigne disposa et partit souffler un peu, un nouveau venu ayant pris son relai. Un cavalier apporta un morceau de dorkis braisé et Tranit s'en empara avidement.

La faim la tenaillait. Le capitaine lui tendit sa bouteille en souriant.

— De la bière tiède, mais ça devrait aller très bien avec cette viande.

Tranit en prit une longue gorgée et le remercia d'un léger signe de tête. Un enseigne s'approcha au galop, entouré d'un nuage de poussière.

— 10-90-149 Ustaritz Unité dans dix minutes !

Tranit hésita à comprendre, l'enseigne annonçait un autre oiseau ? Le capitaine le lui confirma.

— Un autre oiseau en approche, je ne connais pas cette unité... Ustaritz ?

La jeune femme haussa les épaules.

— Nous verrons.

* * *

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Vixii

Les Larmes de Tranit - 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant