Luka
La douleur.
Une douleur intense qui me fait perdre la tête. De ma main valide, j'appuie sur la sonnette que l'infirmière a laissée à portée. Je continue d'appuyer jusqu'à son arrivée.- Monsieur Tkatchenko, que se passe-t-il?
Quelle conne celle-là! Ne voit-elle pas que j'ai mal?
- ...m...m...al...
Elle fronce les sourcils.
- Comment?... votre mâchoire est encore enflée, c'est normal que vous n'arriviez pas à parler, dit-elle en s'approchant.
Elle est si près que je sens les relents de son parfum bon marché, et discerne quelques tâches de rousseur qui couvrent son nez.
Putain, dégage!
Elle pose sa main sur mon bras. Sa main est froide. Pourquoi est-elle aussi froide?
- Ne paniquez pas, d'accord? Je suis là pour vous aider...
Sans blagues...
Comment veut-elle que je reste calme, alors que j'ai l'impression que l'on m'ouvre le crâne à la tronçonneuse?!
C'est une idiote, ou quoi?
- Si vous comprenez ce que je suis entrain de vous dire, cligner des paupières deux fois.
Je cligne donc des paupières, ce qui la fait sourire. Pourquoi sourit-elle?
Elle trouve ça drôle?- Bien... voilà ce que nous allons faire, dit-elle en parlant comme si j'étais un débile. Je vais vous poser une série de questions: si votre réponse est non, cligner une fois des paupières. Si c'est oui, deux fois. D'accord?
Je cligne deux fois. Son sourire stupide s'agrandit.
- De mieux en mieux! Avez-vous mal?
Oui, bordel!
- D'accord... est-ce une douleur modérée, intense ou insupportable?
Insupportable!
- Clignez des yeux... modérée?
Non!
- ... Intense?
NON!
- ...Insupportable?
OUI!
- D'accord, je vais préparer votre morphine. Je reviens tout de suite.
J'ai la nausée. Ma vision se brouille, comme si j'allais perdre connaissance... j'ai l'impression de m'enfoncer dans le lit, c'est horrible comme sensation.
La blonde revient quelques minutes plus tard, puis injecte quelque chose dans la perfusion. Aussitôt, je sens mon bras s'engourdir. Le reste de mon corps suit.
- Je reviendrai vous voir plus tard... essayez de vous reposer.
Quelle conne!
Je m'enfonce...
*
Je déteste avoir mal.
La simple idée de souffrir, me met dans tous mes états.Car j'en ai bavé, dans ma chienne de vie! C'est comme si tout avait été décidé bien avant que je ne vienne au monde.
Une vie marqué par la souffrance, la mort, la douleur à répétition. J'ai expérimenté toute sorte de merdes qui auraient pu faire perdre la boule aux plus braves d'entre nous.
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De Sang
RomanceLe monde ne s'arrête pas de tourner, parce que l'on a le cœur brisé. Le plus dur est d'y survivre: car la vie continue malgré tout. Le temps ne fait pas de pause pour nous permettre de recoller les morceaux... c'est à nous de nous adapter. Ca a tou...