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Faith



- Je tenais à vous remercier d'avoir accepté cette entrevue.

- Tout le plaisir est pour moi.

Il me sourit.

- Cela fait des années que vous ne donnez plus d'interviews...

- A juste raison.

Il hoche la tête.

- A juste raison... mais vous n'êtes pas une femme comme les autres. Et beaucoup d'entre nous, aimeraient savoir ce que vous êtes devenue, depuis votre accident.

Je regarde brièvement les cameramen, ainsi que toutes les personnes installées dans ma verrière.

Il m'a fallu une semaine, pour répondre à leur demande d'interview. Ce n'est pas quelque chose que je fais d'habitude et depuis que je ne suis plus à la tête de la Clayton Corp, c'est encore plus difficile.

C'est à cause de Paulo, que j'ai accepté. Il m'a dit:

- Ces gens s'intéressent à toi... qu'est-ce qui t'empêche de leur accorder cette interview?

Mon mari se tient à l'écart, m'encourageant d'un clin d'œil.

- J'avais besoin de temps pour moi. Pour retrouver la santé, je confie au journaliste.

- Chose faite aujourd'hui. Vous êtes l'un des ces chanceux qui s'en sortent sans séquelles d'un AVC.

- J'ai de la chance en effet. Beaucoup de chance.

- On peut imaginer qu'une femme de votre envergure, ne décroche jamais vraiment du monde des affaires... nous savons par nos sources, que vous donnez beaucoup de conférences, notablement dans les facultés d'économie et de management réputées. Qu'est-ce qui vous a poussé à entreprendre cette nouvelle aventure? Votre fils Logan, est professeur dans l'une des meilleures universités de l'Etat... doit-on y voir un lien avec vos nouvelles activités?

- Je suis comme tout le monde: j'ai aussi besoin de repos, après toute une vie de travail. Simplement mon besoin de transmettre ce que j'ai appris tout le long de ma carrière, est plus fort. Quant à devenir une académicienne, je n'y ai jamais vraiment réfléchi.

- Vous faites également partie de plusieurs comités d'actions d'œuvres caritatives. Dont celle qui aide à la prise en charge des personnes ayant subi le même accident que vous...

- Soyons clairs: si j'étais une septuagénaire lambda, n'ayant pas la possibilité de m'offrir les moyens matériel et humain qui ont permis de prendre en charge mon AVC, je ne serais pas entrain d'avoir cette conversation avec vous.
Pendant plusieurs semaines, j'ai vécu avec la moitié gauche de mon corps, complètement paralysée, et incapable de prononcer le moindre mot... Imaginez que je n'avais même pas de quoi me payer les services d'une bonne assurance santé? J'aurai vécu toute ma vie avec ces séquelles. Ma vie aurait été alors "finie".

Il hoche la tête.

- Si je peux aider ce qui sont dans le besoin, et de qui je ne diffère pas dans la souffrance née d'une telle épreuve, alors le reste n'a pas d'importance. Tout le monde a le droit de vivre en bonne santé. Aussi bien des personnes de ma renommé, que ceux dont on ne connaît même pas le nom.

- Ce vous venez de dire revêt une forte portée politique.

- La santé de nos citoyens ne devrait jamais être une question politique, mais un devoir envers chaque américain. Ce qui veut dire que peut importe de quel parti sont issus nos dirigeants, du moment qu'ils ont à cœur la santé de chaque citoyen de ce pays.

De SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant