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Amanda



Les bras croisés, elle promène son regard autour d'elle. Puis elle se met  à m'observer.

- Que faites-vous là?

- Je voulais juste vous dire au revoir... Delaunay et moi nous apprêtons à partir.

Je contourne mon bureau, et viens me tenir devant elle. Si elle pense qu'elle peut réussir à m'intimité dans mon espace, elle se met le doigt dans l'oeil!

- C'est fait. Maintenant allez-vous en, je réplique en désignant la porte du menton.

Elle se met à rire en secouant la tête.

- Ca serait trop facile, vous ne trouvez pas?

Puis elle regarde sa montre d'un air ennuyé:

- Del me croit aux toilettes, j'ai donc cinq minutes pour vous dire le fond de ma pensée.

- Tiens donc? Et si je vous disais que je me moque royalement, de ce que vous pouvez avoir à me dire?

Son regard se fait dur.

- Je crois que vous n'avez pas tout à fait compris à qui vous avez affaire... et vous allez m'écouter! Delaunay ne méritait pas ce que vous lui avez fait. Et le lynchage que vous avez subi ce printemps? N'est rient à côté de ce que je vous réserve! Vous pensiez que le blocus que vous avez mis en place suffira à vous protéger?

Alors qu'elle parle, mon sang se glace tandis que la colère... non: la fureur, remplit chaque cellule de mon corps. Je sens mes poings trembler de rage.

Puis soudain, je comprends:

- C'était vous... la responsable de ce tapage médiatique!

Cet acharnement avait des airs de règlements de compte. J'aurais dû penser à tous les proches de Delaunay qui aurait pu en être responsable! Et cette femme, semble le parfait suspect. 

Même si je n'ai aucune idée de ses motivations.

- Oui, c'était moi. Vous pouvez remercier vos liens... privilégiés avec les Clayton. Sans quoi, je vous aurais démoli! Encore une fois félicitation... la bague: t'a-t-il demandé en mariage dès qu'il a su qu'il t'avait engrossé?

Qu'il me serait simple de lui coller mon poing dans la figure! Bien que tremblant de colère, je décide ne pas le faire.

Je passe également au tutoiement:

- Sors de mon bureau... et tu te trompes sur une chose: c'est moi qui vais te démolir. Maintenant que je te sais mêlée à cette histoire, je vais te le faire payer!

- Que penses-tu être capable de me faire, hein? 

- ...

- Je n'ai jamais compris ce qu'il pouvait bien te trouver, crache-t-elle en me regardant de autant en bas. Toi une pauvre fille de bas étage, une roturière, une traînée! Vous ne faisiez pas partie du même monde: comment aurais-tu pu lui offrir ce dont il a besoin?

Je m'approche d'elle, jusqu'à sentir son parfum capiteux. Je ne lis que du mépris dans son regard, couplée à une haine féroce.

- Tu ne me connais pas, fillette... Et si tu ne débarrasses pas le plancher, je te jure que la roturière... la traînée va te faire mordre la poussière.

Elle sourit dans toute sa complaisance.

- Tu penses que j'ai peur de toi?

N'y tenant plus, je lui envoie mon poing dans la figure. Si violemment, qu'elle se retrouve au sol. Aussitôt, son nez se met à saigner abondamment.

De SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant