De Sang

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Logan

Enfant, j'avais une idée bien précise de ce qu'était l'amour. J'aimais ma mère, parce qu'elle est ma mère. Parce que malgré les disputes et sa froideur, elle venait me border tous les soirs. Elle prenait toujours le temps de me lire mes histoires préférées. Je l'aimais, parce qu'elle disait m'aimer. Elle m'a appris la dévotion.

J'aimais Daniel parce que c'était aussi bien mon grand frère, que mon meilleur ami. Parce qu'avec lui, je me sentais en sécurité. Il s'est toujours montré patient quand je faisais n'importe quoi. Aucune de mes conneries, n'a jamais entamé ce qu'il ressentait pour moi : il ne m'a jamais rejeté. Daniel m'a enseigné la loyauté.

J'aimais Joshua car lorsque j'oubliais de le détester parce qu'il était odieux envers moi, j'admirais l'homme qu'il était. La force et la détermination dont il faisait preuve en toutes circonstances. Il n'a pas laissé ce que notre père nous faisait subir, déterminer l'homme qu'il est devenu. Joshua m'a appris le respect.

Quand ma mère a appuyé sur cette détente et a tué mon père, ma vision des choses a complètement changé. Tout s'est effondré. J'ai perdu ce que l'amour m'avait enseigné. A cause de l'horreur à laquelle j'ai assisté, je ne croyais plus en rien. 

Je me suis rendu compte ce jour-là que les personnes que j'aimais, pouvait en tout instant mentir, décevoir...tuer ! Elles ne correspondaient plus à l'image que je m'étais faite d'eux.

Il a fallu que je rencontre Amanda, pour que le miracle opère. Elle m'a apporté l'espoir. Grâce à elle, j'ai compris que les personnes que je suis censé aimer, n'ont pas à correspondre à certaines de mes attentes, pour mériter mon amour. J'ai dû apprendre à aimer les gens, pour ce qu'ils sont. Et non fonction de ce qu'ils pouvaient m'apporter.

J'ai dû apprendre à lâcher prise : à prendre des risques. Me risquer à aimer : expérimenter ce sentiment qui détient tout pouvoir. En son nom, peut n'aître l'espoir et la vie.

En son nom, peut survenir la destruction et la mort.

J'ai dû apprendre à laisser les autres, découvrir ma vulnérabilité.

J'ai dû apprendre à donner le meilleur de moi-même, sans rien attendre en retour. Simplement au nom de l'amour.

J'ai dû apprendre à ne plus avoir peur d'un cœur brisé : car la guérison débute par l'acceptation.

Me voici devant elle.

Attendant désespérément.

J'ai la poitrine comprimé, le cœur battant à cent à l'heure.

Ses mains tremblent, lorsqu'elle finit par les enlever de son visage.

A cet instant, je suis mort de trouille.

J'ai peur qu'elle ne se souvienne tout le mal, que je lui ai fait. Et qu'à cause de cela, elle me dise non.

J'ai peur qu'elle ne me rejette. Pourtant, c'est cette même peur qui m'empêche de prendre mes jambes à mon cou. Qui me cloue au sol, m'interdisant de fuir au nom de la préservation...

Malgré ma gorge nouée, je m'efforce à parler :

- Je sais que les choses se sont quelque peu précipitées, depuis que nous sommes revenus l'un vers l'autre. Mais je tiens à t'assurer que faire de toi ma femme, n'a rien d'une décision que j'ai pris à la va-vite. Il y a peu de choses dont je suis certain dans ma vie. Pourtant...