1. Max

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Lundi matin, sept heure et demi, clés dans la poche gauche, portable dans l'autre, cour du vendredi appris par cœur, je ne suis pas en retard, c'est bon je peux me lancer.

Je pousse la porte de l'appartement et appuie sur interrupteur du sombre couloir. Je tire la porte, me dirige vers les portes de l'ascenseur et appuie sur le bouton d'appel.

Une minute plus tard, les portes s'ouvrent, j'entre et appuie sur le bouton 0.

L'ascenseur me fait penser à une boite. Plus je grandis, plus j'ai l'impression qu'elle est petite. Ça fait douze ans que l'on vit ici ma mère et moi.

La boite descend d'un étage, puis d'un étage, puis d'encore un. Les portes s'ouvrent. Un de mes voisin entre. Il à mon âge, c'est à dire dans les 18 ans. Je le croise souvent en prenant l'ascenseur, on part de chez nous quasiment en même temps.

Il se met à côté de moi. Les portes se ferment. La boite descend d'un étage, puis d'encore un.

Soudain la boite s'arrête. Je m'attend à ce que les portes s'ouvrent, mais rien. Toujours rien. D'un coup la lumière s'éteint. Une lumière rouge prend sa place.

- Qu'es-ce qu'il se passe, demande mon voisin.

Je me raidi, surpris qu'il parle.

Je me trouve soudain bête : il est aveugle, pas muet...

- Je crois qu'on s'est arrêté, lui répondis-je.

- Je m'en doutais un peu... ajoute-t-il, si tu pouvais me donner plus de détails ce serait cool.

Je réfléchit un instant et lui dit :

- Il doit y avoir eu une coupure d'électricité parce que la lumière a changé de couleur, ce doit être une batterie de secours qui à prit le relais.

J'avoue que je panique un peu. Rester coincée dans cette boite ne m'enchante gère...

Il tend son bras vers la console et tâte du bout du doigt les différents boutons.

Je n'ose pas lui proposer d'aide. J'ai peur de le vexer ou quelque chose dans le genre.

Il appuie sur le bouton d'appel de secours.

Je m'en veut de ne pas y avoir pensé moi aussi.

Je m'attends à ce qu'une voix parle à travers l'interphone, mais rien ne se passe.

Il appuie de nouveau. Toujours rien.

- L'interphone ne doit pas marcher, dis-je.

Je me rend compte en terminant ma phrase que je viens encore de dire ce qui es une évidence totale.

Il ne dit rien.

J'attrape mon téléphone dans ma poche et le déverrouille. À peine que j'ouvre l'application "clavier" qu'un message d'alerte apparaît :

Batterie extrêmement faible, l'appareil va s'éteindre dans 60 secondes si l'appareil n'est pas rechargé.

C'est une blague ! Il fallait que ce soit aujourd'hui que j'oublie de recharger mon portable...

Je tape rapidement le numéro de ma mère.

Premier bip. Deuxième bip. Troisième bip.

Réponds maman, répond, répétais-je intérieurement.

Sixième bip. Septième bip.

- Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur de...

Mon portable s'éteint. Plus de batterie.

Les Yeux Bleus de l'Aveugle du troisièmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant