3. Max

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Après mon erreur de ce matin j'ai pris la décision de retourner à l'institution d'Andy à la fin des cours. Ainsi s'ils n'avaient plus de cannes là-bas, il n'aurait pas de problème pour rentrer chez lui.

J'étais arrivé juste à temps pour la deuxième heure de maths de Monsieur Balfire, après avoir couru à travers toute la ville avec le sac d'un meurtrier sur le dos.

Bon j'abuse un peu, Andy n'avais tout de même pas fait une émoragie, mais en une journée j'avais ainsi gagné la réputation d'un bagarreur, du haut de mes 1 mètres 65.

Ainsi après les cours du matin je chargeais un itinéraire avec l'adresse qu'Andy m'avait donné. Le bus m'y emmènerait pour 17h et quart.

A 17h tapante, la sonnerie à peine déclenchée, je parti en trombe, mon sac de meurtrier volant sur mon épaule. Il fallait que j'attrape ce bus.

Je monte, je valide et me voila embarqué pour 15 minutes de secousses.

Un quart d'heure et 7 arrêts plus tard, je suis à 10 mètre du beau bâtiment en verre, flambant rénové au coeur de la ville.

Je m'approche tranquillement. Jusqu'à ce que je réalise mon erreur. Cette institution est pour mal-voyants et mal-entendant. On leur apprend à s'adapter au monde, donc à utiliser une canne, donc bien sur qu'ils ont des cannes ! Je suis stupide.

Je commence à rebrousser chemin quand j'entend mon nom.

- Max ?

C'est Andy. Il m'a ... vu ? Hein ?!

- C'est toi ?

Je me retourne, il est a quelques mètres de moi, et s'avance dangereusement, nouvelle canne en main.

- Qu'est-ce que tu fait là ? demande-t-il, après que sa canne ai rencontré mes baskets.

-Bha... je me suis endormi dans le bus et j'ai atterri là, improvisais-je.

Mon bus habituel n'était ABSOLUMENT pas celui-ci, mais il eût l'air convaincu.

- Oh, et bien accompagne moi, j'ai entendu dire qu'il y avait un meurtrier en ville qui courrait couvert de sang de la tête au pied, fait Andy tentant un clin-d'oeil dans la mauvaise direction.

- Hé bien je pense qu'on t'as un peu exagéré cette histoire, je répond avec un léger rire.

***

- Que vont-il faire de l'ancienne canne, je lui demande au coin d'un pâté de maison.

- Je pense qu'ils vont la faire recycler. Elle est en alu.

Je le regardais se débrouiller avec sa canne qui semblait sautiller de par en par d'Andy. Je regardais à peine où on allait, il suivait le tracé du matin à la lettre. Il le connaissait par cœur.

On continuait à parler de tout et de rien, et j'avais toujours les yeux rivés sur la canne. Ça me facinait de voir avec quelle dextérité il remuait son poignet accompagnant le rebondisement du cônne de caoutchouc qui tapait le sol.

- Celle là est en plastique, elle est plus légère mais ne se plie pas, fait Andy comme répondant à une question que je n'avais pas encore posé.

En relevant la tête je remarquait à quel point les gens nous regardaient. Surtout lui. Je me senti fier d'être avec ce garçon que les gens évitaient.

Je l'acompagne jusque chez lui. Il tate du bout de sa clé la serrure pour en trouver l'entrée. Le voyant en difficulté, je lui prend les clés, éffleurant ses mains froides, et lui ouvre la porte.

- Entre donc un moment, me dit-il, on va boire un coup, mon père est là.

- Andy ? C'est toi, fait une voix au loins.

J'entre. Nos appartements sont similaires, un salon avec balcon dès l'entrée, une cuisine ouverte proche du couloir donnant sur les chambres. Tout près de la porte un détail m'accroche l'oeil, à un porte manteau sont suspendu plusieurs cannes, dont une encore dans un sac plastique.

Qu'est-ce que tout ça veux dire ?

Les Yeux Bleus de l'Aveugle du troisièmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant