Je vous rappel que mon livre "Le Dieu du Carnage" est publié sur mon compte Korilana.
Bonne lecture ;)
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Maman était aussi déçue que moi. Au début, j'avais vu en elle un chargement. Et maintenant il y en avait un autre. Au début, Maman chantonais en cuisinant. Et maintenant, je me chargeais à nouveau de la cuisine.
Mais la vie continuait comme elle l'avait toujours fait. Décembre, bientôt les vacances. Ce n'était pas trop tôt. Le lycée était très éprouvant. La pression du bac était telle que j'envisageait à présent à peine de l'avoir du premier coup. Tout semblait dur avec les profs. "Vous devez travailler, faites des fiches, vous n'y arriverez pas". Je n'était pas d'être nature défaitiste, et pourtant ses quelques mots, répétés jours après jours, m'avaient convaincus que mes effort pour entrer en fac de médecine étaient vains. Et pourtant, mes notes restaient hautes. Décidément, ce n'était pas mon niveau scolaire qui affectait ma confience en moi, mais bien le reste.
Je trouvait un peu de reconfort, voyant mes amis tout aussi perdu que moi à cette période de l'année. Et dire que toute cette pression était là à cause d'un diplôme sans aucune valeur de nos jours...
Andy était inquiet pour moi. Pour lui le bac n'était ni une nécessité ni une source d'angoisse. Dans son centre ne se trouvaient que des gens désireux de réussir, et ils n'avaient pas besoin du discourt que l'on donne à toute une classe pour en remuer quelqu'uns...
Malgré cet univers anxiogène, on arrivait encore à vivre. Andy et moi nous voyions régulièrement. Pourtant il me manque. La routine sans doute.De Max à Andy : Tu fait quelque chose ce weekend ?
De Andy à Max : Non. Tu n'a pas une dissertation à faire toi ?
De Max : La philosophie attendra, tu passe en premier
De Andy : Je suis libre :) tu veux faire quoi ?
De Max : Je ne sais pas trop... Tu as une idée ? Je pensais peut-être à un resto ...
Mon cœur battait à tout rompre. Ça n'était pas arrivé depuis longtemps. Je trouvait mon idée du restaurant stupide, mais c'etait ce dont j'avais envie, d'un truc romantique, en tête a tête.
De Andy : Tu n'a pas peur que les gens nous voient ensemble ?
De Max : Toi si ?
De Andy : Non ;)
De Max : Alors ça te vas ?
De Andy : Carrément !J'étais comme un enfant à qui on anonce un voyage à Disney land. Je souriait tant que j'en avait mal au joues.
Je venait d'inviter Andy au restaurant. Ça sonnait bizarre. Comme... adulte. Bientot 18 ans Max... Grandir était une chose bizarre. Andy semblait effroyablement mature comparé à moi.On était mardi. La semaine me paru interminable. Et quand enfin le vendredi soir arriva, j'était angoissé au possible. Et si ça se passait mal ? Si les gens nous regardaient ? Si on nous agressait ?
J'avais réservé dans une pizzeria pas trop chic sur les conseils de Matt qui y était allé avec son ex-petite amie. Ça me semblait bien pas trop stressant, d'après Matt, les gens étaient surtout des jeunes désireux d'un repas un peu classe mais pas trop strict.
Maman avait proposé d'emmener Andy vers 20h. Moi j'étais déjà sur place, venu à pied pour me détendre.Quand je vois la voiture de ma mère approcher, mon cœur s'arrête. Andy sort du véhicule et fait un signe de remerciement à ma mère qui est fière de mon effort vestimentaire. Je porte un jean noir assorti au chausures et une chemise blanche sous mon blouson, mais à manche courte, pour ma être trop habillé.
Andy s'approche avec sa canne et son merveilleux sourire.
- Alors petit Max ? On y va ? Il demande, alors que je n'ai pas dit un mot.
Il porte un pantalon bordeau moulant qui le grandi encore et un manteau long qui lui donne un air de Docteur Who. Il est simple, mais classe. Je rougis. Il est beau aussi.
- On y va.
On entre, je donne mon nom, la serveuse nous indique notre table avant de repartir vers un autre couple de jeunes adultes.
Andy enlève son menteau et le pose sur le dossier de la chaise, dévoilant un t-shirt noir avec une inscription en braille imprimé dessu. Je tique. Qu'es-ce qu'il peux bien y avoir d'écrit ?
Je m'assied en face de lui. Notre table est situé dans un coin de la salle assez calme.
- Vas falloir me lire la carte petit Max, déclare Andy qui feuillette le livret.
Je toussotte et entame avec une voix de majordome :
- Coullit de tomate sur son lit de pâte, parsemé d'olives et d'anchoix, Coullit de crème sur son lit de pâte, parsemé de jambon et de champignon.
Je reprend mon souffle alors qu'Andy rit. Je relève les yeux du menu et rit un peu en le voyant sourire.
On est bien là, tranquilles, détendus.À 21h je reçois un message : Maman : je vais à une soirée pyjama chez des amies, je te laisse la clé sous le paillasson.
Et la soirée continue comme ça, dans la joie et la bonne humeur, sur un ton humoristique quand à nos commandes d'essence d'orange pétillante et de divers coulis sur leurs lit de pâte. On se moque, mais en réalité le lieu et comme l'a décrit Matt, classe mais détendu. C'est parfait. On ne repart qu'à 22h, parfaitement sobres, le lieu refusant 1, de vendre de l'alcool à des mineurs, 2, de vendre de l'alcool tout court, car il "tiennent à la vie de leurs clients titulaires d'un permi de conduire". Inscription sur la pancarte que nous à brandi la serveuse quand venait le moment de commander des boissons.
Ma mère étant absente, nous rentrons à pieds. Ce n'est pas très loins et nous en profitons pour discuter calmement de la pluie et du beau temps. Je lui explique comment trouver le nord grace aux étoiles, en lui pointant du doigt le ciel. Lui m'explique la photosynthèse et pourquoi les arbres, la nuit rejettent du CO2. Quand on arrive au pied de l'immeuble on est tout les deux épuisés d'avoir tant rit et passé une bonne soirée. Pourtant une fois dans l'ascenseur, Andy appuie sur le 7, et uniquement le 7. Avant de m'embrasser tendrement, ses mains amenant ma tête à la sienne. Quand on arrive au 7 ème étage je ne lâche pas sa bouche, espérant lui faire passer un message. Il comprend et sans se lâcher on traverse le couloir. J'attrape rapidement la clé et reprend sa bouche avant d'ouvrir. Une fois la porte ouverte, Andy m'attrape, me soulève. J'enroule ses jambes autour de sa taille et il me porte jusqu'à la chambre après avoir claqué la porte derrière nous.
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Les Yeux Bleus de l'Aveugle du troisième
RomansaJe le croisais souvent dans l'ascenseur, mais on échangeait rarement plus qu'un "bonjour". Jusqu'au jour où l'ascenseur est tombé en panne. Il y a beaucoup de chapitres mais pas de panique : ils sont tous courts exceptés les premiers. /!\ Ce texte c...