5. Andy

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- Alors ce "Max", c'est juste un ami ou... demande mon père arrivant à table avec un plat de pâtes.

J'avais fait mon coming-out à mon père quand j'avais 15 ans. À cette époque là il m'était devenu très clair que je m'intéressait plus à mes camarades garçons que filles.
Un an plus tard, je rencontrais Jef, avec qui je resta quelques mois avant qu'il ne déménage et disparaisse du centre.
Les aveugles étaient rares, les hommosexuels aveugles encore plus.

- Pour l'instant oui, je lui répond.

- Il est malin mon fils ! Il est mignon au moins ?

- Je ne sais pas encore, je repond en mangeant mes pattes, tu pourrais arrêter de me poser des questions ? C'est gênant. Et puis on s'est rencontré qu'hier.

- Bon ok, mais ne fait pas de mal à ce gamin, Andy, il à l'air gentil.

J'avais la chance d'avoir un père ouvert d'esprit. Néanmoins je ne me passerai plus de ses conseils cette fois. Lorsque j'étais avec Jef, il avait senti avant moi qu'il était en fait hétéro et très timide. Je l'avais fait fuir du meilleur centre d'apprentissage pour aveugle de France. J'espérais bien ne pas répéter mes erreurs.

Après le repas, je pris mon livre de braille favori et le lut distraitement, me demandant si l'appartement de Max était exactement au dessu du mien.

***

Une semaine passe, je le croisais de temps à autre dans l'ascenseur, on échangeait un salut, il me demandait des nouvelles de mon nez, ce à quoi je répondais, enchaînant sur des questions à propos de sa nouvelle réputation de bagarreur. Mais la plus part du temps on se ratait de certainement quelques minutes, obligeant le pauvre ascenseur à effectuer deux voyages.

Au bout de deux semaine c'est à peine si on échangeait un salut, tout était redevenu comme avant. Je pris alors la décision de devenir un psychopathe, qui attend le matin devant l'ascenseur, n'appuyant sur le bouton qu'après avoir entendu le bruit du moteur. Ce petit manège dura deux semaines supplémentaires. J'étais coincé. J'avais beau faire attention, mon cher voisin ne dégnait à se rapprocher de moi. Et pourtant au bout de ce mois, je n'avais pas abandonné, il obsédait mes pensées, je me posait tant de questions à son sujet ! Il fallait que je lui parle.

***

- Salut ! me fait-il enjoué ce matin.

- Salut ! Ça va ?

- Ouais. Y avait un truc que je voulais te demander depuis un moment, il fait.

Mon coeur battait la chamade. Il tenait son sac sur ses deux épaules aujourd'hui et avait mit ses mains dans ses poches.

- Vas-y, je lui répond de ma voix le plus assuré possible.

- Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avait d'autres cannes chez toi ? J'aurais simplement pu t'aider a remonter à ton étage.

- J'avais envie de voir ce que tu ferai. Je n'étais pas contre l'idée de te laisser me guider à travers la ville. Et puis j'aime bien ta voix.

Oui, j'avais décidé de jouer franc jeu. J'essayait cependant de paraître confiant, alors que mon corps tirait tout les signaux d'urgence. J'avais espéré au fond de moi qu'il comprenne de lui même que je l'avait bien eu en voyant les cannes chez moi, mais visiblement la question lui était resté et ce n'était peut être pas plus mal.

- Euh merci, fait Max visiblement gêné.

J'entendis les portes coulissantes s'ouvrir et Max j'avancer.

- Bon à plus ! fait-il en se retournant vaguement, avant de tracer sa route.

On avait échangé que quelques mots, mais c'était toujours ça de pris. Il me parlait encore, et se posait des questions. Je gardais espoir et me mis en route, le sourie aux lèvres.

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Voilà le 5 eme chapitre !

Le rythme de publication devrai un peu diminuer avec mon départ en vacances, mais pas d'inquiétude, il y aura toujours au moins un chapitre par semaine, même si j'aimerais finir ce roman avant la rentrée.

J'espère que ca vous plaît ! Bye !

Les Yeux Bleus de l'Aveugle du troisièmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant