37. Max

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Maman n'avait rien dit. Officiellement j'était chez un ami, Andy n'ayant ni ses lunettes ni sa canne quand il m'a raccompagné, c'est passé. Mon père  n'a fait aucune remarque.

Ma mère avait cédé, elle qui tenait toujours tête à mon père. Elle semblait toute petite, tassé sur sa chaise en face de moi.
- Alors fiston ? Ça va le lycée ? C'est important de bien travailler.

J'avais envie de lui dire que si c'était si important il n'avait qu'a travailler lui ! Et je voulais lui hurler qu'il n'en avait rien à faire de ma vie de toute manière et qu'il n'avait pas besoin de faire semblant. Mais je ne dis rien, parce que j'espérais au fond que c'étais faux.

- Oui.

J'imagine que l'idée que mon père découvre la vérité avait déstabilisé maman qui n'avait pas su lui claquer la porte au nez cette fois-ci. Ce qui, l'un dans l'autre est paradoxal.

J'avais envoyé un petit message à Andy pour lui dire que tout allait bien, que mon père n'allait rien faire. Il avait répondu "Parce qu'il aurait pu faire quoi ???" J'ai ignoré et me suis concentré sur mon géniteur.
Il semble bien plus propre et net qu'il y a deux ans. Ce pourrait-il qu'il ai vraiment changé ?

- J'ai trouvé un travail et j'ai emménagé dans la ville voisine, il déclare en me regardant droit dans les yeux. J'aimerai rattraper le temps perdu.

Je vois un éclair d'espoir passer dans les yeux de ma mère, elle s'apprête à abandonner toute méfiance. Je le fixe dans les yeux et quand je suis sur qu'elle me regarde, je fait un petit non de la tête et je vois un air triste passer dans son regard.
Elle pose une main sur la table pour s'appuyer poyr se lever. Mon père attrape cette main, je me met en alerte. Que va faire mon père ? Il va l'empêcher de se lever et la forcer à se rasseoir de sa voix autoritaire ? La tension est palpable.
Ma mère regarde la main de mon père sur la sienne, mon père regarde ma mère, les yeux pleins d'espoirs. Je regarde cette scène irréelle.
- Je suis conscient que 13 ans c'est long, mais je suis prêt à tout.
Ma mere relève les yeux et croise ceux de mon père qui la fixent. Son souffle se coupe. Le mien aussi.

Mon pere fini par enlever sa main.
- Je vais rentrer chez moi, il se fait tard, je vais vous laisser tranquilles.

Il se lève, je vais lui ouvrir la porte et il part.

Ma mere s'approche alors de moi.
- Tu voudrais bien lui laisser une chance, elle me demande ?
- Seulement si tu reste sur tes gardes, je répond en fixant le couloir vide.

Les Yeux Bleus de l'Aveugle du troisièmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant