Le lendemain nous nous sommes à nouveau croisé dans l'ascenseur. Les portes se sont ouvertes face à moi, me faisant parvenir l'odeur caractéristique des assenseurs.
- Salut, commence Max.
Avant nous échangeions à peine un bonjours parfois.
- Salut, je lui repond.
- Ma mère à dit que tout le quartier à eu l'électricité coupé, un problème souterrain aparament.
- Comment c'est possible ? je lui demande interloqué.
Il porte son sac sur une seule épaule qu'il agite de temps à autre pour l'empêcher de tomber. Il porte un jean, que je devine au frottement caractéristique entre ses genoux au moment où il change de jambe d'appui. J'ai toujours aimé deviner ce genre de chose.
- Ma mère travaille à edf, repond-t-il fièrement.
- Je veux dire comment c'est possible que le problème soit souterrain, ça bouge pas normalement si ?
Il y eu un silence.
- J'en sais rien du tout.
J'entend les portes s'ouvrir et ses pas s'éloigner alors que je déplie rapidement ma canne pour le rattraper.
Il passe la porte.
Je décide d'accélérer le pas, levant ma canne du sol.
J'entend le bruit de la porte qui se referme. Mais trop tard. Je me la prends en plein dans la tête.
J'entend un vague "Oh mon dieu" dernière la vitre puis le bruit de la porte qui s'ouvre.
Je précipite ma main à mon nez douloureux. Des bras me saisissent et me redressent. Je suis tombé.
- Ça va ?! Je suis désolé je n'avais pas vu que tu étais juste derrière, j'aurais du te tenir la porte !
Ses main sont chaudes.
Son sac fini enfin par lui tomber de l'épaule et vien se coller à mon bras.
- Ça va ça va, je répond, peu sur de moi sentant mon nez se vider d'un liquide chaud.
- Attend je crois que j'ai des mouchoirs dans mon sac, fait Max.
Il ôte ses mains de mes bras pour fouiller son sac.
Je pose mes main sur son sac pour en sentir le tissu et la forme.
- Tien.
Son sac est en fibre synthétique. Et à une forme classique. Une grande poche et une petite qui dépasse. La fermeture de la petite semble cassée.
-Euh... Andy... Tu est en train de mettre plein de sang sur mon sac là.
- Oh mince désolé !
J'attrape le mouchoir qu'il me tend et le porte à mon nez.
- Tu crois qu'il est cassé ? me demande-t-il.
Je passe mes doigts tout du long, cherchant une irrégularité. Je connais mon visage par coeur et je suis sûr qu'il comme avant.
- Je ne pense pas, je lui repond.
J'entends un soupir de soulagement.
Je commence à tâter les alentours de ma main libre, préparant le terrain pour me relever. Je retrouve ma canne. Cassé.
- Mince, fait Max qui doit constater le problème.
J'en ai d'autres chez moi, et au centre, il n'y a pas de problème.
- Tu en à une de secours ? demande-t-il contrarié.
Sa main avait laissé sur mon bras un froid. J'ai encore envie qu'il me parle. Sa voix à un quelque chose de particulier que je ne cerne pas encore bien, mais qui me plait.
- Oui, une bonne dizaine au centre.
- Je t'accompagne ! Je serais ta canne jusque là-bas.
- Tu n'as pas cours ?
- Si. Mais ne t'en fait pas pour ça. Les maths c'est pas mon truc de toute manière alors... Et puis c'est ma faute si cette porte s'est refermé sur toi.
Il m'aide à me relever et sort un second mouchoir qu'il mouille avec sa bouteille.
J'échappe un rire.
- Tu as tout un kit de secours dans ce sac ! je fait moqueur.
Il m'essuie les taches de sang sur le visage et les mains.
- De toute façon vu sa couleur actuel il ne peux ressembler qu'à ça maintenant, répond-t-il avec un léger rire.
Puis il me guide à travers les rues, me décrivant les obstacles, tout en suivant son GPS sur son smartphone high-tech. J'écoute sa voix, attentif, content de mon coup.
Arrivé devant le centre une des employé me prend en charge et lui propose à boire en remerciements. Il refuse poliment, et s'en vas, marchant, puis courrant.
Tout compte fait, il apprécie peut-être les maths, pensais-je.
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Les Yeux Bleus de l'Aveugle du troisième
RomanceJe le croisais souvent dans l'ascenseur, mais on échangeait rarement plus qu'un "bonjour". Jusqu'au jour où l'ascenseur est tombé en panne. Il y a beaucoup de chapitres mais pas de panique : ils sont tous courts exceptés les premiers. /!\ Ce texte c...