Louise ne cesse de faire le même cauchemar depuis plus d'un an, revoyant la même voiture accidentée, entendant les mêmes cris et sentant la même panique la gagner. Elle pense pouvoir s'accepter comme elle est : brisée. À la fac, elle fait la rencont...
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En arrivant à la fac, je m'achète un café noir avant de rejoindre l'amphi. La salle étant presque vide, je m'assois non loin devant. Daphné finit par m'y retrouver peu de temps après, vêtue d'une robe noire qui épouse parfaitement ses courbes.
Alors qu'elle me parle, mon cerveau se met sur pause lorsque je distingue Julian parmi les élèves qui entrent dans la pièce, habillé d'un élégant pantalon noir et d'un polo blanc. Il n'y a que ses sneakers grises qui contrastent avec sa tenue chic.
Hier, je l'ai remarqué dans mes cours. Tous. Grand comme il est, impossible autrement. Mais, jusqu'à notre rencontre au déjeuner, je ne l'avais pas vraiment observé, si bien qu'ensuite j'ai passé mon après-midi à le faire en catimini. Pourquoi faut-il que l'on suive les mêmes cours ?
— Louise, je te parle, m'interpelle Daphné et je reporte mon attention sur elle.
— Désolé, moment d'absence.
Elle se retourne, voulant savoir ce qui capte mon attention. Et je me rembrunis.
— Davvero ? Tu craques pour ce prétentieux ?
— Non ! m'indigné-je.
Même si Julian est beau garçon et que je l'ai un peu trop dévisagé hier, son caractère gâche tout. Si je devais écrire un livre pour lui, il s'intitulerait « Comment se comporter avec les petites gens ? ». Je pourrais même lui donner des cours de manières et d'expression pour qu'il puisse s'intégrer en société sans se sentir à part.
— Il est venu me parler à la sortie des cours, hier, et on s'est disputé. Je me demande si je dois m'excuser ou pas, c'est tout.
— Ne t'en approche pas, me met en garde Daphné. C'est le petit ami d'Hanna, et elle est sans doute prête à tout pour le garder.
— Qu'est-ce qu'elle a fait pour que vous vous détestiez autant ? l'interrogé-je, piquée par ma curiosité.
Hier, au déjeuner, j'ai bien compris qu'Hanna et Daphné avaient un passé commun. Ça m'intrigue.
— Rien du tout.
Le prof arrive, interrompant notre échange, et durant les deux heures suivantes, un froid s'est installé entre Daphné et moi. À l'avenir, je saurais que si je veux éviter de la contrarier, je ne dois pas parler d'Hanna et elle.
En sortant de cours, Daphné me suppliant presque d'excuser son comportement, je me fais bousculer par un élève pressé. Élève qui n'est autre que Julian.
— Ne t'excuse pas, surtout.
Il se retourne en souriant, l'air moqueur. J'ai encore plus envie de lui hurler dessus.
— T'es si petite que je ne t'ai pas vu.
— On a la critique facile, aujourd'hui ? marmonné-je en roulant des yeux.
