Chapitre 55

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Je n'ai jamais eu aussi mal à la tête de toute ma misérable vie

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Je n'ai jamais eu aussi mal à la tête de toute ma misérable vie. Ni la bouche aussi pâteuse et cette inconfortable douleur à la poitrine. Elsa et notre mère me forcent à boire de l'eau depuis que je suis rentré, hier. Ou aujourd'hui. Je ne sais même pas quelle heure il est, ni quel jour nous sommes.

Un rapide coup d'œil à mon portable m'indique que nous sommes mercredi et qu'il est presque onze heures. Encore une journée de cours manqués. Non pas que ça me soit utile, mais je ne vois pas Louise.

Hier, j'ai vraiment fait le con. Non pas que je le sois moins aujourd'hui, tout m'agace y compris la voix de ma propre sœur qui me réprimande dès qu'elle vient vérifier si je suis toujours en vie. Rajah aussi m'insupporte à se coller contre moi. Donc si j'avais vu Louise aujourd'hui, je ne crois pas que j'aurais agi différemment. J'aurais été le même con qu'hier, mais au moins, je l'aurais vu. Là, je ne vois que les murs de ma foutue chambre. Et ils sont vides et tristes. Comme moi.

—  Tu veux un café ? me demande ma mère.

—  Je veux qu'on me laisse tranquille.

Elle soupire et dépose des vêtements propres et repassés sur la chaise de mon bureau. Comme si j'avais la motivation de les ranger.

—  Tu sèches les cours, Julian. Et j'ai dû prendre, pour la deuxième fois consécutive, ma journée pour te surveiller. Tout ça pour quoi ? Parce que tu ne gères tes problèmes qu'avec la drogue.

Sa voix me tape sur le système, alors je prends un de mes oreillers et y étouffe un grognement.

—  C'est ça, fais l'enfant si ça te chante. Tu ne sais faire que ça, visiblement.

—  Pourquoi tu me prends la tête, maman ? grogné-je en enlevant l'oreiller de ma bouche. J'ai déjà suffisamment mal comme ça.

—  Je n'aime pas te savoir aussi désespéré. Tu devrais peut-être voir un psy...

—  Non !

Elle a au moins réussi à me faire asseoir. Un exploit. Je ne me lève que pour aller aux toilettes, sinon je passe ma journée allongé à regarder le plafond ou les murs. Je déteste la descente après avoir pris de la coke. J'ai envie d'en reprendre pour retrouver mon énergie, mais c'est un cercle vicieux. Je suis au moins conscient de ça.

—  Un professionnel pourrait t'aider à t'en sortir.

—  Il n'y a qu'une personne qui peut m'aider, et je l'ai traitée comme une malpropre, marmonné-je.

Ma mère s'assoit à côté de moi et me prend la main. Son sourire chaleureux me fait regretter de lui faire subir ça. Je lui avais promis que je ne recommencerais plus, mais je n'ai tenu qu'un an et demi.

—  Il n'y a qu'en disant la vérité à Louise que tu pourras aller mieux, Julian. Aussi longtemps que tu garderas ça pour toi, tu n'iras jamais bien. Ça te détruit, tu ne supportes pas de lui mentir.

Sous Les ÉtoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant