Chapitre 58

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J'ai accepté que Zachary me ramène chez moi uniquement parce que je n'avais pas le choix

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J'ai accepté que Zachary me ramène chez moi uniquement parce que je n'avais pas le choix. Nous étions trop loin de la maison pour que je rentre à pied, surtout en pleine nuit. Néanmoins, je le déteste autant que je déteste tous les autres. Il m'a caché la vérité sans jamais me dire pourquoi il n'aimait pas Julian.

—  Lou, je suis désolé... J'ai voulu te le dire pleins de fois, mais tu semblais si heureuse.

Je continue d'ignorer mon cousin et observe les quelques maisons de notre village éclairées par les lampadaires. Je soupçonne Zach de rouler doucement pour continuer de me parler. Comme si j'en avais quelque chose à faire.

—  D'accord, ne me parle plus si ça te chante. Mais je te rappelle que tu m'avais caché la tromperie de Lena alors qu'on se dit tout, habituellement.

—  Sérieusement, Zach ?

Je me tourne vers lui, au bord des larmes.

—  Tu n'as pas failli mourir à cause de Lena, et elle ne t'a jamais envoyé à l'hôpital, dis-je, agacée. Est-ce que tu te rends compte que je viens de passer près de trois mois à fréquenter le garçon qui a tué Salomé et qui m'a tué aussi ?

—  Tu n'es pas morte ! Et il n'était pas au volant, c'était son père. Il a payé pour ça, il est allé en prison.

—  Il aurait dû pourrir là-bas, et son fils aussi.

Lorsque j'y repense, Hanna a été la seule qui a voulu m'aider à découvrir la vérité. Même si elle aurait pu être plus directe. Lorsqu'elle m'a jeté l'eau à la figure à la fac, elle m'a dit de rester loin de lui. Ce n'était pas par jalousie, c'était pour moi qu'elle le faisait. Tous ses roulements d'yeux lorsqu'elle nous voyait ensemble n'étaient pas de la rancœur, elle n'approuvait pas ce que faisait son meilleur ami. Et notre discussion dans la voiture, lorsqu'elle me disait que tous les indices étaient sous mes yeux, elle avait raison.

Lorsque j'ai découvert le dossier dans le bureau d'Alberto, j'ai remarqué que Julian était mal à l'aise, mais je l'ai cru lorsqu'il m'a dit que son père avait dû simplement s'informer. Alberto devait avoir des tas d'informations sur Salomé et moi dans ce dossier. Peut-être même qu'il a forcé son fils à me fréquenter. Ils doivent être aussi barges l'un que l'autre.

J'aurais dû comprendre plus tôt pourquoi ma famille et mes amis n'aimaient pas Julian. Pourquoi Zachary l'avait pris à part au bowling pour parler, et pourquoi il l'a frappé chez lui. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi Julian croyait que mon cousin était mon petit ami en début d'année s'il le connaissait. Il n'a fait que mentir depuis notre rencontre.

—  Marie et Lena sont au courant de tout ça ? finis-je par demander.

—  Elles n'étaient pas à l'hôpital après ton accident, et elles n'ont jamais vu Julian avant cette année. Si elles ont lu le journal ou regardé les infos, elles doivent connaître l'identité du conducteur. Mais ils n'ont jamais parlé de Julian alors elles n'ont peut-être pas fait le lien...

—  J'ai toujours pu compter sur leur honnêteté, au moins.

—  T'aurais fait pareil que moi, gronde mon cousin. Tu nous aurais protégé de la vérité, comme tu as voulu me protéger lorsque tu as appris pour Lena.

Zachary peut me le répéter autant de fois qu'il le voudra, ça n'a rien à voir. Si Julian m'avait trompé, ça m'aurait fait moins mal. J'aurais mis du temps à me relever, à me demander ce que j'ai fait pour qu'il me trompe, mais j'aurais fini par m'en remettre. Mais il m'a menti depuis le début sur l'accident. Il a fait semblant de ne rien savoir de ma vie, de mon passé, alors qu'il est responsable de ce qui m'est arrivé.

Toutes ses tentatives pour être mon ami, pour que je me sente incroyable, j'aurais dû comprendre que ce n'était pas normal. Il le faisait pour se faire pardonner, et je me suis laissé avoir comme une idiote. Je crois que je me déteste bien plus que je ne les déteste tous.

—  Il t'a peut-être caché la vérité, mais il n'a jamais menti sur ses sentiments. Il t'aime, Lou.

—  Comment tu pourrais savoir ça ? m'énervé-je, la voix étranglée par les sanglots. Toi qui le détestes, comment tu pourrais savoir ce qui se passe dans sa tête ?

—  Tout le monde peut voir à quel point il est fou amoureux de toi.

Je lâche un rire nerveux tant c'est stupide. Julian ne m'aime pas, il n'a jamais été honnête avec moi. Il se sentait seulement responsable de ce qui m'était arrivé et voulait réparer son erreur. Toute notre relation était tordue du début à la fin et le réaliser m'écœure. 

Lorsque Zach se gare devant chez moi, je sors en vitesse de sa voiture et ouvre mon portillon avec mon double des clés. Je veux rejoindre mon lit et oublier toute cette histoire.

J'entends mon cousin me suivre, mais je trace jusqu'à la maison et ouvre la porte d'entrée telle une furie. Mes parents et Bianca sont sagement assis devant la télé, ne se rendant même pas compte que ma vie vient d'être à nouveau gâchée. Et ils en sont tout aussi responsables. Je suis leur fille, leur sœur, ils auraient dû m'en parler.

—  T'es déjà rentré ? s'étonne mon père. Salut, Zach ! C'est toi qui as ramené Lou ? Où est Julian ?

Ils ne se rendent même pas compte que j'ai le visage dans un drôle d'état après avoir pleuré à la soirée. Et d'être sur le point de le faire à nouveau.

—  Pourquoi ?

—  Quoi donc ? me demande ma mère, les sourcils froncés. Qu'est-ce qu'il y a ?

—  Elle sait, répond mon cousin. Il lui a tout avoué...

Alors qu'ils semblent sous le choc, je me rue dans ma chambre. Je ne resterai pas une minute de plus dans la même pièce qu'eux.

Ne voulant plus garder quoi que ce soit qui me rattache à Julian, j'enlève rageusement ma robe. Peu importe si je la déchire, Amélie m'a menti elle aussi. Je balance le vêtement dans un coin de ma chambre, avant de défaire mon chignon et d'enlever ces talons qui me font trop mal.

Je décroche l'attrape-rêves et le jette à la poubelle. Je préfère faire des cauchemars que de le garder. Et encore. Il faudrait que ces cauchemars ne comportent pas Julian.

Assise sur mon lit, en sous-vêtements et tentant de calmer ma respiration, je lance un regard noir à ma sœur lorsqu'elle rentre dans ma chambre.

—  Je suis...

—  Ne me parle plus jamais, l'interromps-je sèchement. Je ne veux plus te voir.

—  Lou...

—  Dégage !

Je la pousse hors de ma chambre et ferme cette dernière à clé avant de rejoindre mon lit. J'étouffe mes sanglots dans mon oreiller, même si je meurs d'envie de hurler.

Lorsque j'ai tenté de me suicider sans vraiment le vouloir, j'aurais dû mourir. Au moins, c'était moins douloureux que ce trou béant dans ma poitrine. Je préfèrerais encore disparaître.

Sous Les ÉtoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant