Chapitre 7

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À peine ai-je mis un pied dans l'escalier que j'entends ma mère dire à mon père de changer la chaîne télé

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À peine ai-je mis un pied dans l'escalier que j'entends ma mère dire à mon père de changer la chaîne télé.

— Tout va bien ? demandé-je en voyant l'air préoccupé sur leurs visages. Qu'est-ce que vous me cachez ?

Niente ! s'exclame ma mère. Tu vas courir ?

J'acquiesce et me rends à la cuisine me préparer un jus d'orange. Autant rester en forme jusqu'au bout. Assise à table, je retrouve Bianca qui semble éviter mon regard lorsqu'elle retourne le journal papier avec hâte.

— Vous êtes bizarres, ce matin. Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que je ne dois pas voir ?

— Pourquoi tu crois qu'on te cache quelque chose ?

Je roule des yeux et elle hausse les épaules. Étant sa sœur depuis seize ans, je connais Bianca par cœur. En ce moment, elle boit son chocolat chaud à une vitesse qui me prouve qu'elle est pressée de s'enfuir pour éviter cette conversation.

— Tu as dit que tu ne voulais plus en entendre parler, finit-elle par lâcher dans un soupir.

— Quoi donc ?

— Il vient de sortir de prison.

— Bianca ! gronde notre père en entrant dans la cuisine. Qu'est-ce qu'on a dit ?

Je sais très bien de qui ils parlent. Il n'y a qu'une seule personne dont ma famille refuse de prononcer le nom, si bien que je ne le connais pas moi-même. Mais à quoi bon connaître l'identité de la personne qui m'a détruite et tué Salomé ? Cet homme est un meurtrier.

Si je m'étais intéressée à cet homme dont je ne connais que son sexe, ma rage aurait surement laissé place à de la compassion. Il a peut-être une famille, une vie qu'il aimait et qu'il a dû mettre entre parenthèses pendant un an. Mais voilà, il va retrouver sa maison et sa vie reprendra son cours. Moi, ma vie n'a plus jamais été la même. Et Salomé a perdu la sienne par sa faute. Savoir qui il est ne changera rien. Le mal est fait, et ma haine est la seule chose qui me maintienne en vie.

— C'est bon, papa, dis-je en pressant une orange. On savait qu'il n'en avait que pour an. Ils en parlent dans le journal ?

— Oui, et sur les chaînes info. Tu ne veux pas voir son visage ?

— Non. Moins j'en sais sur cet homme, mieux je me porte. Au moins, je sais qu'il s'agit de quelqu'un d'important. J'espère que sa vie est bien pourrie, désormais.

Ils me regardent avec pitié, ou compassion, je ne sais jamais avec eux. Autant ils ne veulent plus m'entendre parler de l'accident, autant ils adorent le faire à ma place. Comme s'ils y avaient été.

— Ça te soulagerait peut-être de savoir son nom...

— À quoi bon, Bianca ? m'agacé-je en la regardant par-dessus mon épaule. Ensuite, je voudrais tout savoir. Ça ne m'apportera rien. Tu cours avec moi, ce matin ?

Sous Les ÉtoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant