Julian ne m'a pas appelé. À la maison, tout le monde dort et je me force à rester réveillée, attendant toujours son appel. C'est idiot, il m'aurait déjà contacté s'il voulait encore de moi.
Il est vingt-trois heures passées lorsque j'éteins ma lampe de chevet, prête à m'endormir. Mais mon portable se met à vibrer, et mon cœur s'emballe en lisant son prénom.
— Julian ?
— Désolé, j'ai eu un truc à faire avant de t'appeler, s'excuse-t-il, légèrement essoufflé. J'ai lu ta lettre dès que on a raccroché, tout à l'heure. On pourrait se voir ?
— Je viens de me coucher.
Je suis heureuse qu'il m'appelle, mais ça me blesse qu'il y pense six heures plus tard. De longues heures où j'ai pleuré parce que je n'avais aucune idée de ce qu'il pensait de moi. Est-ce qu'il préparait sa façon de rompre définitivement ?
— Je suis devant chez toi.
— Quoi ? m'étonné-je en me levant du lit. Pourquoi ?
— Je veux te voir.
Il m'arrache un sourire et je sors de chez moi aussi discrètement que possible. Mes parents me tueraient s'ils savent que je compte faire rentrer Julian en douce.
— Lou, t'es toujours là ?
J'attends d'être dehors pour lui répondre.
— J'arrive.
Nous ne raccrochons que lorsque j'ouvre le portillon et que Julian me fait face, souriant. Je meurs d'envie de l'embrasser.
— Ciao.
Ça y est, je souris comme une idiote.
— Tu veux rentrer ? demandé-je, soudain intimidée sans savoir pourquoi.
— Tes parents m'autoriseraient ?
— Ils dorment, ils n'en sauront rien.
Julian acquiesce, un sac en papier dans l'une de ses mains, et je le fais entrer. Nous traversons rapidement la cour, les gravillons crissant sous nos pas, voulant à tout prix nous mettre au chaud. Les nuits se font plus froides, désormais. L'été est loin derrière nous.
— Pourquoi voulais-tu me voir ? chuchoté-je en refermant la porte de ma chambre. C'est à cause de ce que j'ai écrit ?
— Je t'aime.
Prise de court, mon souffle se coupe. Je ne m'y ferai jamais.
— Je ne te quitterai pas parce que t'es traumatisée, enchaîne-t-il en s'asseyant sur mon lit, posant le sac à ses côtés. Ce qui t'es arrivé est horrible, personne ne devrait connaître une telle chose. Si je pouvais revenir en arrière, je ferais tout pour t'éviter un tel drame.
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Sous Les Étoiles
RomanceLouise ne cesse de faire le même cauchemar depuis plus d'un an, revoyant la même voiture accidentée, entendant les mêmes cris et sentant la même panique la gagner. Elle pense pouvoir s'accepter comme elle est : brisée. À la fac, elle fait la rencont...