Ce soir, je me décide à attendre Julian à la sortie de la fac. Hier, j'ai bien vu qu'il était parti en colère de chez moi et je veux y remédier.
Dès que je le vois, son sac sur le dos et le nez vissé sur son portable, je souffle un bon coup avant de le rejoindre. De toute la journée, nous n'avons pas échangé un mot et ça a fini par me convaincre qu'il m'en voulait. Autant dire qu'en cet instant, j'angoisse à l'idée qu'il nous envoie balader, mes idées stupides et moi.
— Ciao.
Julian semble surpris de me voir, me détaillant de la tête aux pieds avant de sourire.
— Tu m'as tellement dans la peau que tu me parles italien, maintenant ?
Il ne me semble pas si fâché, finalement.
— J'essaie juste de faire preuve de politesse en te saluant dans ta langue natale.
— C'est gentil, Hampton. Que puis-je faire pour toi ? Je suppose que tu ne viens pas juste pour me saluer.
— Tu supposes bien. Tu me laisserais t'inviter quelque part ?
Lorsqu'il m'observe de cette façon, les sourcils fron-cés et un sourire en coin, je regrette d'avoir ouvert la bouche. Julian a le don de me faire sentir ridicule rien qu'en me regardant.
— Quand ? demande-t-il en haussant un sourcil.
— Maintenant. Vendredi, tu m'as emmené à ton endroit préféré. J'aimerais t'emmener au mien.
Il laisse échapper un rire et mon cœur fait des rou-lades, heureux de l'entendre. Depuis tout à l'heure, j'évite de m'attarder sur sa bouche que je désire plus que tout.
— Tu veux m'emmener chez le glacier ? se moque-t-il.
— Ne ris pas ! Lorsque tu auras goûté de nouveau à l'une de ses glaces, ta vie va changer.
— Ma vie a changé lorsque je t'ai rencontré, Hampton.
Je roule des yeux, mais Julian ne se laisse pas dé-courager et enroule un bras autour de mes épaules. D'abord apaisée par ce contact, je le crains aussitôt lorsque mon regard croise celui d'Hanna, à quelques mètres de là. Elle est terrorisante. J'ai l'impression qu'elle pourrait me tuer avec ses grands yeux.
— Tu sais qu'on est en public, là ? rétorqué-je, mal à l'aise.
— Et alors ? Je croyais qu'on pouvait faire ce qu'on voulait sans se préoccuper du regard des autres.
— Des autres oui, mais pas d'Hanna. Elle ne semble pas enchantée de te voir avec moi.
Julian s'arrête lorsqu'il voit sa meilleure amie – et ex –, et soupire avant de se remettre à marcher sans me lâcher.
— Elle reste persuadée que je ne devrais pas t'approcher.
— Elle t'aime encore ? demandé-je, un brin jalouse.
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Sous Les Étoiles
RomanceLouise ne cesse de faire le même cauchemar depuis plus d'un an, revoyant la même voiture accidentée, entendant les mêmes cris et sentant la même panique la gagner. Elle pense pouvoir s'accepter comme elle est : brisée. À la fac, elle fait la rencont...