Chapitre 67

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Ma mère a fait l'effort, avec grand plaisir, de me déposer non loin de la piazzale Michelangelo

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Ma mère a fait l'effort, avec grand plaisir, de me déposer non loin de la piazzale Michelangelo. Savoir que je vais voir Julian me rends nerveuse.

—  J'attends dix minutes, au cas où il ne vient pas. Je ne veux pas que tu traînes seule en pleine nuit.

J'acquiesce et sors de la voiture en soufflant sur mes mains. Il ne neige plus depuis ce matin, la poudreuse a déjà fondue, mais il fait un froid de canard. Heureusement, l'odeur de café m'aide à garder ma bonne humeur. Je vais voir Julian, je ne laisserai pas le froid tout gâcher.

C'est avec appréhension que je rejoins l'esplanade, croisant les doigts pour qu'il y soit. Il est dix-huit heures trente, je suis pile à l'heure et Julian déteste être en retard. Si je ne le vois pas dès que j'arrive, je saurai qu'il ne viendra pas.

Même en période de froid, l'esplanade est toujours remplie de monde. Il faut dire que la vue est magnifique à n'importe quel moment de la journée. Je me faufile entre les touristes et les Florentins avant de m'arrêter lorsque je l'aperçois. Dos à moi, accoudé à la barrière.

Comme si la peur m'avait gagné, je m'approche lentement. Je ne sais pas comment m'annoncer alors je finis par m'accouder à la barrière, moi aussi. Julian me jette un coup d'œil avant de reporter son attention sur Florence, éclairée par les lampadaires. La nuit tombe tôt en cette période de l'année, je déteste ça.

Pendant de longues minutes, nous nous contentons de garder le silence. Il a mis son parfum tabac-vanille, celui qu'il n'aime pas mais que j'adore.

Les yeux rivés au loin, je remarque sa main qui frôle la mienne sans oser la toucher. Il attend que je parle, que je lui accorde le droit de le faire.

—  Ce sont des cons, déclaré-je sans détour.

  Chi ?

Sa voix est rauque, plus grave que d'habitude. Comme s'il n'avait pas parlé depuis des jours.

J'ose le regarder et lorsque je croise ses lagunes bleues, mon cœur saute de joie. Il est là, face à moi, et je meurs d'envie de sentir ses lèvres sur les miennes. En fait, j'attends avec impatience que Julian prenne mon visage et m'embrasse, comme il sait si bien le faire. Mais il se contente de m'observer, les sourcils froncés et les yeux éteints. Il ne va pas bien, et je l'ai ignoré.

—  Ces connards qui parlent de toi, qui t'insultent parce que tu étais mon petit ami. Dis-moi comment t'aider.

—  Je me fiche de ce qu'ils disent, dit-il en haussant les épaules. Ils ne me connaissent pas.

—  Mais ça t'a affecté.

—  Oui, parce qu'ils ne savent pas à quel point je t'aime. Je donnerais ma vie pour toi, Lou. Je donnerais même ma vie pour Salomé si ça la faisait revenir.

Julian a une telle importance pour moi que je n'arrive plus à m'imaginer sans lui. Qu'il me détruise le cœur autant de fois qu'il veut, il se répare toujours lorsque Julian me regarde.

Sous Les ÉtoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant