Julian m'a invité à sortir, à croire que les vendredis soir ne sont rien qu'à nous. Comme mes parents sont prévenus que je passe ma soirée avec lui, même si ça ne semble pas les ravir, Julian passe me chercher.
Lorsque je lui ouvre le portillon, je reste sans voix en le voyant. Magnifique est un mot trop faible pour le décrire. Il porte un pantalon bleu marine accompagné d'une chemise blanche et de baskets de la même couleur. J'imagine que lorsque l'on naît Vitori, on naît avec un sens du style inégalable.
Il me détaille de la tête aux pieds, me faisant regretter d'avoir remis une robe quand ses yeux s'attardent sur mes jambes. Je les aime autant que je les déteste. Longues et hâlées, elles étaient ce que j'avais de mieux avant mon accident. Aujourd'hui, l'une d'elles a deux petites cicatrices, souvenirs éternels de mon opération.
— Ciao, bellissima.
Mon cœur s'emballe en entendant sa voix charmeuse.
— Salut...
— Bonsoir, Julian, intervient mon père, derrière moi.
Il sait comment casser l'ambiance. Je dois sûrement tenir ça de lui.
— Bonsoir, monsieur Hampton. Vous allez bien ?
— Très bien, je te remercie. Où emmènes-tu ma fille, ce soir ?
Je sens la tension entre eux, aussi aiguisée qu'un couteau. Leur discussion pue l'hypocrisie à plein nez. Peut-être que mon père ne supporte pas que je voie un garçon, finalement. Surtout un garçon plein aux as. Mes parents étaient décontenancés lorsque j'ai parlé de Vitori, l'autre soir. Presque déçus que j'en fréquente un. Si c'est à cause de leur richesse, c'est ridicule. On ne juge pas les gens en fonction de ce qu'ils mais de ce qu'ils sont.
— C'est une surprise, confie-t-il en se frottant la nuque. Mais je prendrai soin d'elle.
— J'y compte bien, mon garçon. Fais attention sur la route, d'accord ?
Il acquiesce dans un sourire maladroit puis je salue mon père avant de suivre Julian, sans jamais lâcher la main qu'il m'a tendu. Même si je suis en sandales plates, j'ai l'impression de ne pas réussir à tenir sur mes pieds.
— Désolé pour mon père, il est un peu trop... lui, grogné-je.
— Ne t'en fais pas, je comprends.
Les portières de sa voiture qui s'ouvrent comme des ailes de papillon ne cessent de me surprendre. Comment peut-il passer incognito avec une voiture pareille ?
— Où comptes-tu m'emmener, alors ?
— J'ai dit que c'était une surprise, réplique-t-il dans un rire. Mais c'est dans deux lieux différents.
— Je ne suis pas trop mal habillée ?
— T'es trop habillée.
Un sourire canaille se dessine sur son visage et je roule des yeux, regardant par la fenêtre pour qu'il ne me voit pas rougir.
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Sous Les Étoiles
RomanceLouise ne cesse de faire le même cauchemar depuis plus d'un an, revoyant la même voiture accidentée, entendant les mêmes cris et sentant la même panique la gagner. Elle pense pouvoir s'accepter comme elle est : brisée. À la fac, elle fait la rencont...