Chapitre 34

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Trois jours que Julian m'évite comme la peste, osant à peine me lancer un regard lorsqu'il me croise

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Trois jours que Julian m'évite comme la peste, osant à peine me lancer un regard lorsqu'il me croise. Moi, je n'ai jamais cessé. Même si je le déteste de m'avoir quitté, je ne peux m'empêcher de le contempler. En cours, je m'assois toujours quelques rangs derrière lui, assez près pour le voir gribouiller sur son bloc-notes. Il ne semble jamais attentif, et je le suis encore moins.

Si je n'avais pas envie de pleurer à chaque fois que je le vois, j'aurais essayé de lui parler. De lui faire comprendre que rompre avec moi est loin de me faire du bien. Ça me torture. En trois jours, j'ai versé des litres de larmes, dormi seize heures et mangé six fois.

Mon état actuel est le même qu'après l'accident. Je n'avais pas d'appétit et pleurait pour rien. Pour ce qui était de dormir, je prenais des somnifères tant j'étais perturbée et apeurée par les flashbacks.

Maintenant, je me rappelle pourquoi je ne voulais plus m'attacher à qui que ce soit, pourquoi je ne voulais pas de petit ami. L'idée que l'on puisse m'abandonner m'apeurait autant que mes cauchemars. Voilà ce que j'ai récolté en tombant amoureuse de Julian. 

—  C'est vraiment fini, alors ? me demande Daphné, à mes côtés. Parce que n'importe qui verrait que vous êtes faits l'un pour l'autre. Ça ne peut pas se terminer comme ça, Lou.

—  La preuve en est que si. Je n'étais peut-être pas prête pour ça.

—  Personne n'est jamais vraiment prêt. L'amour, ça nous tombe dessus sans prévenir.

Sur ce point, je suis d'accord avec elle. Jamais je n'aurais imaginé que Julian aurait une si grande importance dans ma vie. Que j'en serais tombé amoureuse au point de ne respirer que par lui.

—  J'aurais dû savoir qu'il me briserait le cœur, rétorqué-je, lasse.

—  Tu sais ce qui arrive aux cœurs brisés ? Ils finissent toujours par se réparer, même si ça prend du temps.

—  Mais ils ne sont plus jamais les mêmes. C'est comme si tu casses un vase, tu recolles les morceaux à peu près à l'endroit. Mais si le vase recasse et que tu les recolles à nouveau, ils finiront par s'effriter jusqu'à ce qu'on ne puisse plus reconstruire ce vase. Un cœur brisé, c'est pareil.

La fin du cours clôt notre discussion, ce qui semble arranger Daphné puisqu'elle change de sujet. Elle sait que j'ai raison. Pourtant, Julian pourrait me briser le cœur autant de fois qu'il le souhaite, ce dernier battra toujours pour lui.

—  Je te ramène, ce soir ?

—  Je ne veux pas te déranger...

—  Tu ne me déranges jamais, Lou, dit-elle en passant un bras autour de mes épaules. En route !

Depuis mardi, elle n'arrête pas de me ramener. On n'habite pas si loin l'une de l'autre, mais elle le fait surtout pour que je ne rentre pas trop triste. Je l'empêche de venir avec sa Vespa qu'elle aime tant.

Sous Les ÉtoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant