Chapitre 43

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Ma première discussion avec ma mère biologique a été moins éprouvante que je l'imaginais

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Ma première discussion avec ma mère biologique a été moins éprouvante que je l'imaginais. Les antalgiques m'aident un peu à vrai dire. Je n'ai pas été pris d'un violent mal de tête, ni d'une oppressante douleur à la poitrine. Je suis trop groggy pour ne pas m'énerver. Même voir mon grand frère n'a pas été difficile à vivre. Il a les mêmes traits que notre père.

Avant de sortir, Emma m'a dit qu'elle allait appeler Louise. Apparemment, elle était bouleversée de savoir que j'étais ici. Ça m'apprendra à vouloir répondre à un message en conduisant. Alban et sa proposition d'aller à une soirée ce week-end auraient pu attendre.

J'ai envie de voir Louise, c'est bien la seule personne que je veuille voir en ce moment, d'ailleurs. Mais maintenant que je sais qu'elle a passé cette dernière heure en compagnie de ma mère biologique, ça me rend dingue. Elle m'a dit rentrer avec son cousin parce qu'il devait lui parler. Pourquoi ne m'a-t-elle pas dit la vérité ? Je l'aurais mal pris, mais je ne l'en aurais pas empêché. Elle sera toujours libre de faire ce qu'elle veut.

Lorsque je la vois entrer, refermant doucement la porte derrière elle, je respire à nouveau. Une heure loin d'elle et je suis déjà en manque. Comment pourrais-je lui en vouloir lorsqu'elle me regarde de cette façon ? Apeurée et attristée.

D'un pas hésitant, elle s'approche tandis que je m'assois pour retrouver un peu de contenance, ne détachant pas mon regard d'elle. Ses joues sont marquées par les traces noires de larmes dues à son mascara. J'aimerais les essuyer, mais je ne peux pas me lever.

—  Je suis heureuse que tu ailles bien, déclare-t-elle en essuyant ses joues.

—  Moi aussi, je suis heureux que tu ailles bien.

—  Ce n'est pas moi qui viens d'avoir un accident. T'as eu de la chance de n'avoir que des côtes cassées et une commotion, ça aurait pu être bien pire. J'aurais pu te perdre, et rien que d'imaginer ça me fait froid dans le dos. Je sais que tu ne vas pas bien depuis que...

Elle soupire. Je n'ai pas besoin qu'elle en dise plus pour savoir de quoi elle parle.

—  Ça m'énerve que tu fasses semblant d'aller bien alors que t'es sur le point de craquer, continue-t-elle en s'asseyant au bord du lit. Je ne sais pas quoi faire... Je croyais qu'entre nous, on n'avait pas besoin d'être quelqu'un d'autre. Qu'on pouvait rester nous-même.

—  Je suis moi-même.

Elle secoue la tête, pas convaincue. Par chance, elle s'est assise près de mes mains alors je n'ai aucune difficulté à poser l'une d'elles sur sa cuisse, que je caresse du bout des doigts.

—  Je veux que tu sois honnête avec moi, Julian. Je ne peux pas t'aider si tu ne me dis pas ce que tu ressens vraiment. T'es devenu distant depuis... non, même pas depuis le jour où t'as appris que Emma était toujours en vie. T'es devenu distant depuis l'anniversaire de ton père, lorsque j'ai avalé ces foutus comprimés. À tes yeux, je ne suis qu'une suicidaire.

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