Chapitre 15

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En rejoignant le salon, je suis surprise de voir Julian chez moi

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En rejoignant le salon, je suis surprise de voir Julian chez moi. Il me sourit, toujours aussi charmeur, et je m'approche de lui, mal à l'aise. Qu'est-ce qu'il fait là ?

—  Tu ne nous présente pas ?

La voix de ma mère me rappelle leur présence, éclatant la bulle dans laquelle nous avaient enfermés les yeux clairs de Julian.

Je lui présente rapidement ma famille, puis je l'emmène dans ma chambre. Ce sera toujours mieux que de rester avec mes proches, ils ne tarderaient pas à lui poser des questions. Indiscrètes, qui plus est.

—  C'est une jolie maison que vous avez là, dit-il en s'asseyant sur mon lit. Ça sent toujours le miel dans ta chambre ?

—  Je ne sais pas, je ne sens rien. Pourquoi t'es là ?

—  Je n'ai pas le droit de te rendre visite ?

Je hausse les épaules.

Voir Julian dans mon territoire m'angoisse. Ma chambre reflète bien la personne que je suis. Que j'étais. J'ai l'impression d'être un robot depuis l'accident, faisant des tâches que j'avais l'habitude de faire sans y éprouver du plaisir, désormais. Me maquiller, m'habiller, sortir, aller en cours ; je fais tout par automatisme. À part manger. Je crois bien que c'est la seule chose que je fasse en ressentant du plaisir.

—  Qu'est-ce que tu faisais avant que je te dérange ?

—  Je lisais.

Comme je ne sais pas quoi faire, je décide d'arranger ma coiffeuse. Tout est déjà rangé, mais ça m'occupe.

—  Je ne t'ai pas vu courir, ce matin.

Est-ce pour ça qu'il est venu chez moi ?

—  Je n'y suis pas allé, répliqué-je en le regardant par le miroir de ma coiffeuse. Mais notre village est grand, tu sais ? On ne se croisera sans doute pas tout le temps.

—  C'est pourquoi on devrait courir ensemble.

Et le voir torse-nu à chaque fois ? Non merci. Quoique, d'ici la fin du mois il sera obligé de vêtir un haut. L'Italie n'est pas un pays à part où le soleil est toujours présent. Il fait froid, une fois l'automne et l'hiver arrivés.

—  Tu ne risques rien avec moi, Hampton.

—  On verra.

Julian se lève de mon lit et fait le tour de ma chambre. Il n'y a rien à regarder, si ce n'est quelques photos accrochées ici et là.

Il se dirige vers mon bureau, et prend le cadre photo qui traîne dessus.

—  Tu me présente ceux-là ?

Je m'en approche et grogne en me voyant sur la photo. Mon sourire est aussi faux que la couleur de cheveux de Lena – rouges vifs.

—  Lui, c'est mon cousin Zachary. Tu sais, celui que tu prenais pour mon copain. À côté, c'est Lena, elle est italienne. C'est sa petite amie et l'une de mes amies. Nos rapports sont un peu tendus, dernièrement. À côté, il y a moi...

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