Je suis en bas depuis une demi-heure, dans la fraîcheur de la nuit. J'attends toujours un signe de vie de la part d'Orel, qui ne répond pas à mes SMS. Après son message, je me suis empressée de lui répondre un « J'arrive » bien trop rapide, comme si j'avais peur que tout ça ne soit qu'un simple rêve.
Finalement, je commence bel et bien à douter de la réalité de cet ordre. Je reste là, adossée au mur de ma résidence, et écoute les bruits de ma ville.
Ma ville.
J'ai un peu d'alcool dans le sang. Je n'aurais pas bu si j'avais su qu'Orel voulait me voir. Mais cette possibilité était tellement inattendue, et peu probable dans mon esprit, que je n'ai pas réfléchi avant d'avaler machinalement ce remède maudit qui, je le sais, nuit à ma santé. Seulement, il m'ôte aussi de tous les poids que je peux ressentir, et ce pendant quelques heures. J'y suis peut-être accro, du moins je crois, je n'en sais rien, mais je n'ai pas envie de me poser d'autres questions par rapport à ça. Je vis au jour le jour, je verrai bien ce que ça va donner.
Alors que j'hésite à remonter dans ma chambre, le bruit familier des roues sur le béton résonne au loin. Une très légère vague d'appréhension me traverse à l'idée que nous allons de nouveau nous retrouver seuls, tous les deux. La dernière fois que c'est arrivé, il s'est passé tellement de choses.
Orel apparaît, mains dans les poches, fidèle à lui-même.- Salut, je dis simplement en triturant une mèche de mes cheveux.
- Salut. Désolé pour le retard, j'avais un truc à faire.
- T'inquiète.
Il y a un silence.
Même lui, j'ai l'impression qu'il est mal à l'aise.- Le skate park est vide, s'tu veux, il fini par lâcher.
- Euh, bah... on y va ? je bredouille.
- Ouais.
Quelle ambiance de folie... je songe.
En effet, le skate park est vide.
Nous nous asseyons comme la première fois. Je suis à « limite un mètre » de lui, comme il me l'avait si bien fait remarquer. Je n'ose pas souligner ce fait pour détendre l'atmosphère.
Plus les secondes passent, plus le silence est pesant.Dis quelque chose. Allez, dis un truc.
Je ne sais pas à qui je m'adresse en pensant ceci.
Orel fini par se lancer.- Eh, Ariane ?
Mon prénom, prononcé par sa voix, fait légèrement accélérer mon cœur.
- Oui ?
Il se racle la gorge.
- J'suis désolé pour Cassandra. J'sais pas ce qui lui a pris.
Oh, moi je sais. Elle ne veut pas que l'on te touche.
Je peux la comprendre.- C'est ma faute, sûrement. Elle dû mal interpréter mon message.
- Nan... c'est juste qu'elle cherche toujours les problèmes où y'en a pas. Elle est conne, cette meuf.
Je fronce les sourcils.
- Euh... c'est ta copine, quand même.
Rien que le fait d'affirmer ça à voix haute m'enfonce une nouvelle fois le fameux couteau imaginaire.
Je me fais du mal toute seule.- Non. 'Fin... j'viens de la quitter. J'l'ai fait avant de venir.
Je tressaille.
Il n'est plus avec elle.
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Sous Influence
FanfictionLe déménagement dans cette ville pluvieuse signifiait pour moi le début d'une vie ennuyante, monotone, et solitaire. Seulement, je n'étais pas au courant de quelles rencontres j'allais bien pouvoir faire ici. Je n'aurais jamais cru me laisser empor...