Je bouge lentement les yeux sous mes paupières. J'ai un mal de crâne très intense, et par réflexe, je porte une main sur mon visage suite à la douleur. J'ai des trous dans la tête, je n'ai aucune idée de là où je me trouve. Je suis bien installée, pourtant. Je crois bien que je suis dans un lit. J'entrouvre les yeux et les referme aussitôt à cause de la lumière qui vient m'agresser la rétine. Je bouge un peu, ma jambe effleure quelque chose. Je la retire brutalement et fronce les sourcils.
C'est quoi ce truc ?
Il y a un léger ronflement à ma droite. Je me frotte les deux yeux pour y voir plus net et les ouvre enfin petit à petit. Ce que je vois en premier est une couette blanche. Je suis bel et bien dans un lit. Je ne sais pas qui est à côté de moi mais je n'ose pas bouger d'un poil. En inspectant rapidement la pièce, je ne reconnais pas du tout.
Putain mais je suis où ?
La panique commence à me gagner. Je me pose toutes les questions possibles et inimaginables.
Je suis pas chez Pierre, quand même ? Ils m'ont pas laissé partir avec un inconnu ? Et si jamais c'était pas un inconnu mais l'un des gars ? Oh mon dieu... et si on avait... non, c'est pas possible. Pas avec l'un d'eux, ils auraient pas fait ça. Je suis habillée, là, au moins ?
Je soulève délicatement le drap qui me recouvre et constate avec un grand soulagement que je porte toujours mes vêtements de la veille. Je suis à moitié-rassurée. Même si je ne sais toujours pas où je me trouve, ni avec qui. J'essaye de fouiller dans ma mémoire mais rien à faire : la dernière chose dont je me souviens est de m'être blottie contre Orel, sur la banquette de la boîte. Après, plus rien.
Je suis beaucoup trop stressée pour continuer de jouer à la morte. Je prends mon courage à deux mains et pivote lentement la tête vers la droite. J'aperçois donc le dessus d'une tête brune. Le visage de la personne est tourné de l'autre côté et la couette la recouvre jusqu'aux oreilles. Je glisse la couette vers le bas pour dégager un peu le haut de son corps, histoire de l'identifier. C'est un garçon torse nu. Ce n'est pas Orel car celui-ci a les cheveux un peu plus longs. En me relevant un peu j'arrive à le reconnaître. C'est Gringe.
Je suis soulagée. Je veux dire, je préfère que ce soit lui plutôt qu'un inconnu, même si je ne sais absolument pas comment je me suis retrouvée dans son lit, à ses côtés.
Au moment où je me replace correctement dans le lit, ayant sa nuque en plein milieu de mon champ de vision, il pousse un deuxième ronflement et se met à bouger. Je me tétanise et garde les yeux ouverts. Il finit par se retourner vers moi, toujours endormi, le visage paisible.
Du moins, c'est ce que je croyais. Alors que j'observe avec attention les toutes petites tâches de rousseur qui parsèment son visage, il ouvre les paupières sans prévenir. Ma seule réaction est d'hausser un peu les sourcils sous la surprise, l'air coupable. Gringe se met à sourire.- Tu foutais quoi là ? Tu me regardais pioncer ?
- J'observais juste tes tâches de rousseurs.
Je parle très bas et n'articule presque pas. Chaque mot me fait l'effet d'un coup de marteau sur le crâne.
- Ah ouais. T'as vu ? On a les mêmes.
- Les tiennes sont beaucoup plus discrètes.
- Normal, toi t'es presque rousse, lâche-t-il en s'étirant.
- C'est du blond vénitien, je le corrige.
Il a l'air amusé, mais je crois que c'est plutôt à cause de ma façon de parler.
- Ça fait mal les lendemains hein ? T'as une sale tête. Tu t'es mis une de ces races, hier.
- Ouais... j'aurais vraiment pas dû... je marmonne.
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Sous Influence
FanfictionLe déménagement dans cette ville pluvieuse signifiait pour moi le début d'une vie ennuyante, monotone, et solitaire. Seulement, je n'étais pas au courant de quelles rencontres j'allais bien pouvoir faire ici. Je n'aurais jamais cru me laisser empor...