Chapitre 7

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Maël se mord la lèvre inférieure. Je l'observe, attendant de voir ses lèvres bouger. Sa bouche s'ouvre, mais aucun son ne sort. Nous nous rapprochons de plus en plus de ma maison.

« Oui... je l'étais.. » finit-il par dire.

Les mots sonnent faux, mais j'ai beau m'en rendre compte, je suis déçue. Ce n'est pas ce que je voulais entendre. Je suis presque sûre qu'il ment. Je frotte nerveusement mes mains l'une contre l'autre.

« Ok... » ma voix ne cache en aucun cas ma déception.

Je me sens tout à coup stupide d'avoir posé la question, c'était évident qu'il répondrait ça.

« Enfin... je ne sais pas... Tu sais ça faisait 4 ans que je n'avais pas dansé... » avoua-t-il, comme perdu dans ses souvenirs.

Je suis contente qu'il me le révèle. Je préfère rien dire même si des millions de questions se bousculent dans ma tête.

« Tu ne me demandes pas pourquoi ? » me questionna-t-il apparemment surpris.

« Tu as dit toi même que j'étais trop curieuse. » dis-je en haussant les épaules.

« Oui c'est vrai. » remarqua-t-il calmement.

Nous arrivons devant chez moi, et Maël gare la voiture. Nous sommes tous les deux gênés par la situation. Je ne sais pas si je dois lui dire "au revoir", ou partir comme une voleuse. Je me tourne vers lui et me penchent pour lui faire la bise. Je deviens rouge, et je m'insulte intérieurement de réagir comme ça. Il dépose un doux baiser sur ma joue et je sors de la voiture avant qu'il ne remarque la teinte qu'a pris mon visage. Heureusement pour moi qu'il fait nuit. Je ferme la portière et lui fait un signe de la main avant de marcher jusqu'à la porte d'entrée.

J'entends la voiture partir. Malgré moi, je souris bêtement. Il a été blessant plusieurs fois, mais il a été tellement adorable à d'autres moments que je préfère me souvenir que de ça. Je retire mes talons qui me font horriblement mal aux pieds. J'admire vraiment ces femmes qui arrivent à les porter durant des journées complètes sans se plaindre une seule fois et qui malgré la douleur conservent toujours une démarche gracieuse. Je tiens mes chaussures à la main et monte silencieusement dans ma chambre pour ne réveiller personne. En passant devant la chambre de mon frère, j'aperçois un peu de lumière sous la porte, mais je ne dis rien et continue mon chemin.

Je ferme la porte de ma chambre derrière moi et je me laisse tomber sur mon lit sans prendre le temps de me changer. Je suis exténuée, mon cerveau n'a toujours pas réussit à enregistrer tout ce qu'il s'est passé. La seule chose qui me reste en tête est la façon dont Maël me regardait pendant que nous dansions. Je m'endors petit à petit en pensant à lui.

Je me réveille avec un gros mal de tête. Je regrette vraiment d'avoir autant bu hier, j'espère que ça n'arrivera plus. J'essaie de prendre mon portable sur ma table de chevet pour regarder l'heure, mais je ne le trouve pas. Je sors enfin ma tête de mon oreiller. Mon téléphone n'est nul part, je le cherche partout et le mal de tête n'arrange pas les choses. Je décide d'abandonner les recherches et de les reprendre plus tard. J'enlève la robe trop courte que Pauline m'a prêté et j'enfile un jogging ainsi qu'un t-shirt trop grand pour moi. Je sors de ma chambre et me tiens au mur pour me soutenir quand je marche. Les escaliers sont vraiment un enfer à descendre. Quand j'arrive enfin en bas, je tiens à peine sur mes jambes. Je me dirige doucement vers la cuisine, en espérant ne croiser personne.

J'attrape des médicaments contre les maux de tête dans un placard, contente de voir qu'il nous en reste. Je regarde l'heure sur le four : 11h30. Maël m'a déposé ici au milieu de la nuit, mais je ne sais absolument pas à quelle heure je suis rentrée. Vu l'heure tardive, je décide de ne pas petit déjeuner, et vais m'installer devant la télévision en attendant l'heure du déjeuner. Je mets le son au minimum pour ne pas accentuer mon mal de tête. Petit à petit la douleur s'atténue, mais elle n'en reste pour le moins présente.

La Danse De L'Amour (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant