「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
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3 septembre 1993, salle de cours de défense contre les forces du mal, Poudlard
— "Mademoiselle de Suroj, où est votre sœur ?" demanda Lockhart, le sourire toujours aussi éclatant, trop éclatant.
— "Absente, professeur. Elle ne se sentait pas bien ce matin. Elle est restée se reposer. Je lui transmettrai le cours."
Erzsébet, d'ordinaire si attentive à la posture, au ton de voix, aux manières qu'elle et Feryel avaient toujours jugées indispensables devant un professeur, n'en fit rien aujourd'hui. Attablée d'un air las, le coude enfoncé dans le bois du pupitre, la joue soutenue par une main distraite, elle soupira longuement. Rien dans le charisme artificiel de Lockhart ne trouvait grâce à ses yeux. Elle connaissait par cœur les anecdotes héroïques dont il se vantait, les ayant cataloguées dès leur enfance comme des contes, bons à endormir les crétins. Il n'avait pour elle ni crédit, ni autorité.
Et ce matin, elle avait autre chose en tête.
Depuis la veille, Feryel n'avait pas eu un seul instant de répit. L'explosion dans la salle de potions, l'ingrédient saboté, l'intervention musclée face à Malefoy... tout s'était enchaîné. À l'infirmerie, Madame Pomfresh n'avait pas été tendre avec elles. Elle leur avait reproché d'avoir voulu encadrer seuls un groupe d'élèves de deuxième année, soulignant leur manque de préparation et la dangerosité de certains ingrédients manipulés.
Puis elle avait vu Rogue.
Elle s'était blâmée, avait pris sur elle la responsabilité du panier d'ingrédients, mais exigé malgré tout une sanction pour Drago. Rogue n'avait pas apprécié l'audace.
— "Que ces deux champignons se ressemblent, soit. Que vous ayez pris le risque d'en inclure dans la préparation sans être certaine de leur identification relève de l'inconscience. Vous et votre sœur êtes suspendues du tutorat. Dix points en moins pour Serpentard, pour le comportement de Monsieur Malefoy."
Et sur le chemin du dortoir, comme pour enfoncer le clou d'une journée déjà trop longue, Feryel était tombée sur Lupo.
Il était couvert de sang, titubant, plus animal qu'humain. Elle avait couru vers lui sans réfléchir, sorti sa baguette pour le soigner — et il l'avait mordue. Une morsure brutale, défensive, qui lui avait arraché un cri étouffé.
— "Ne t'approche pas de moi..." avait-il tenté, trop tard.
Le regard qu'elle lui avait lancé ensuite, glacial, distant, en disait long.
— "Comme tu voudras, Lupo."
Puis elle était partie, abandonnant derrière elle baguette, sang, et incompréhension.
Ce soir-là, Erzsébet et Hebi avaient passé une partie de la nuit à désinfecter la blessure. La morsure était profonde. Le silence de Feryel, plus encore.