「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
20 août 1994, Manoir Izolat, Roumanie
Le journal de Tom avait disparu. Peut-être l'avaient-elles fait tomber quelque part. Peut-être l'avaient-elles oublié dans leur chambre. À vrai dire, elles n'en savaient rien – et elles avaient fini par cesser de se poser la question.
Depuis leur retour en Roumanie, l'esprit des jumelles de Suroj était trop encombré pour s'attarder sur un carnet disparu, fût-il doté d'une mémoire propre. Elles avaient remisé leur étrange ami de papier dans un coin de leur esprit, le couvrant du voile d'un oubli volontaire.
"On vous confie un tutorat avec de jeunes étudiants et vous trouvez le moyen de provoquer un incident !" ; "On m'a rapporté que vous étiez sorti de Poudlard un certain samedi sans prévenir personne !" ; "Pourquoi ne travaillez-vous pas davantage ? Vous êtes tellement intelligentes, vous pourriez avoir les meilleures notes de vos promotions..."
À leur arrivée au manoir familial, elles furent accueillies non par la chaleur d'un foyer retrouvé, mais par les remontrances acérées de leur grand-mère, Ferdaous Shafiq.
Leur aïeule, aussi élégante qu'inflexible, avait saisi l'occasion de leur retour pour dresser un réquisitoire exhaustif de leurs fautes présumées depuis le début de l'année scolaire.
Elles avaient d'abord tenté de se défendre, mais rien n'y faisait. Ferdaous ne voulait pas entendre. Chaque tentative de justification s'écrasait contre le mur d'une sentence invariable :
— "De toute façon, vous envoyer à Poudlard fut la pire idée qu'Albus Dumbledore ait jamais eue."
Au fond, elles n'avaient jamais compris pourquoi leur grand-mère s'était autant opposée à ce qu'elles étudient à Poudlard.
Mais elles avaient appris à ne pas poser de questions malvenues, surtout lorsqu'une conversation commençait déjà sous un ciel orageux. Et puis, il fallait ménager Ferdaous : les jumelles avaient des projets pour cet été, et se les voir interdire par une grand-mère froissée aurait été une catastrophe.
Elles attendaient les jumeaux Weasley comme d'autres attendent des héros. Fred et George devaient arriver le 10 août, et depuis le premier jour des vacances, Feryel et Erzsébet se languissaient dans leur chambre comme deux princesses recluses, espérant leur délivrance.
À leur arrivée, les deux garçons avaient su séduire Ferdaous sans le moindre effort : pleins d'esprit, respectueux et charmants, ils firent l'effet d'un enchantement sur la vieille dame.
Celle-ci ne vit en eux que de loyaux camarades, parfaits compagnons de vacances pour ses petites-filles adorées. Les jumelles, bien entendu, se gardèrent d'évoquer les dessous de la relation entre Fred et Erzy.