「𝟟𝟙」Reginae tenebrarum (en réécriture)

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16 mars 1996, Manoir Malefoy


Aloïs eut peur ce matin, lorsque Feryel s'était remise à pleurer dans ses bras en repensant à la trahison d'Erzsébet. Il se fichait pas mal de ne pas avoir fermé l'oeil de la nuit, des courbatures au poignet provoquées par de longues heures à lui caresser les cheveux dans l'espoir de la voir enfin s'endormir profondément. La seule chose qui lui importait, c'est que Feryel trouve le courage d'assister à la cérémonie d'intégration au petit matin. 

Merlin ayant entendu ses paroles, il assistait fièrement, quelques heures plus tard, au sacre de sa femme par le Seigneur des Ténèbres au milieu d'une assemblée que ce dernier avait exigé complète pour l'évènement. Le grand salon du manoir Malefoy avait une capacité d'accueil d'au moins deux cents personnes et pourtant, une poignée d'entre eux ne parvenaient plus à pénétrer la pièce lorsque les mangemorts présents à l'intérieur se mirent à incanter derrière leurs masques de fer et leur capes noires les chants runiques de rigueur. Au centre de la pièce, ils formaient un halo de voiles noirs encerclant leur Maître et la nouvelle venue. 

Les quelques lustres illuminèrent le salon d'une lumière jaunâtre éclairant faiblement le centre de la pièce et dessinant sur les grands murs de pierre les ombres dansantes des mages noirs invités pour l'occasion. Sous la pointe du lustre, Lord Voldemort se tenait à quelques centimètres de sa petite-fille.

Donne-moi ton avant-bras... soupira-t-il sous les chants bruyants de la foule.

Droite, les yeux rivés sur le ciel gris à travers les grandes vitres de la pièce, Feryel s'empressa de fixer à nouveau le Seigneur des Ténèbres. 

Oui, Maître.

Sa robe en tulle noire découvrait entièrement son dos aux omoplates légèrement proéminentes, puis terminait sa course quelques mètres plus loin au bout de sa longue traine. Sa nuque, légèrement découverte par un carré coupé court, était crispée comme si elle s'apprêtait à témoigner en pleine audience du ministère. L'avant-bras tendu vers Voldemort, elle regarda une dernière fois ses grands yeux rouges illisibles avant de sentir le bout de sa baguette ivoire caresser le creux de son coude. La lumière, pauvre en couleurs, aggravait la sévérité du visage de Voldemort qui paraissait alors plus inhumain que jamais.

La nuque légèrement voûtée pour faire face à Feryel, le Seigneur des Ténèbres saisit fermement son poignet frêle et blanc en constatant à quel point il était aisé de sentir les os sous sa peau. Il releva les yeux. Je ne veux pas que tu bouges, je ne veux pas que tu parles, je ne veux pas que tu hurles... Reste immobile et silencieuse...

Le regard dur de Voldemort intimida Feryel qui s'efforça malgré tout de le soutenir. Elle osa à peine ouvrir la bouche et se contenta d'un léger mouvement de la tête pour acquiescer. Ce n'est qu'un tatouage, se répétait-elle alors qu'une étrange tension s'était mise à peser lourdement dans l'atmosphère. Aloïs a dit que ça ne ferait pas plus mal qu'un tatouage. Sans plus attendre, le Seigneur des Ténèbres fit glisser sa baguette le long de l'avant bras de sa petite fille en dessinant lentement la marque des Ténèbres. Feryel coinça discrètement un coin de ses lèvres entre ses dents. La douleur était palpable, mais supportable. 

Unutma ✞  𝚃𝚘𝚖 𝙹𝚎𝚍𝚞𝚜𝚘𝚛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant