「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
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15 août 1995, manoir Rosier
Bien avant d'atteindre le grand salon du manoir, les jumelles savaient qu'il ne serait pas question de camaraderie. Elles n'avaient jamais cru que les Mangemorts fussent capables d'une quelconque fraternité, et l'instant même où elles franchirent le seuil de l'assemblée en donna la confirmation éclatante.
Ce n'était pas une réunion, c'était une fosse. Un cénacle de charognards anonymes, tapis dans l'obscurité, la peau cireuse, les regards troubles et pervers, tous tournés vers elles et leur grand-oncle. Une vingtaine de silhouettes — hommes et femmes confondus — dégageaient une animosité si épaisse qu'elle semblait emplir la pièce comme un gaz vicié.
Feryel sentit ses côtes se resserrer, comme prises dans un étau invisible. Erzsébet, elle, éprouva une soudaine difficulté à avaler.
Leurs yeux roulèrent silencieusement sur les visages présents. Des ruines humaines pour la plupart : les anciens larbins de leur grand-père, experts en cruauté plus qu'en loyauté. Elle crut reconnaître les jumeaux Carrow en version adulte, affalés côte à côte comme des vautours repus. Le reste était à peine plus engageant. Une masse sombre à la chevelure dense dissimulait le visage du Seigneur des Ténèbres. Sa voix, lorsqu'elle s'éleva, basse à en glacer l'échine, fit frissonner les sœurs de Suroj jusqu'au bout des doigts.
Lorsqu'enfin le professeur Rogue pivota pour leur faire face, les regards se croisèrent avec violence. Jean-Louis sentit le frisson parcourir l'échine des deux jeunes femmes.
— "Ah... Jean-Louis. Mon vieil ami. Il me semble que tu as des invitées à me présenter..."
Feryel inspira profondément. Il lui faudrait du temps pour s'habituer à cette voix nouvelle, déformée, immonde. Jean-Louis leur pressa doucement l'épaule à toutes deux, et Erzsébet — qui s'était pourtant préparée au pire — pria en silence pour que Rogue se décale enfin.
Elle voulait le voir. Même défiguré.
Autour de la table, Narcissa et Mathilde les attendaient. Jean-Louis les guida, impassible, jusqu'à deux sièges encadrés. C'est alors qu'Erzsébet étouffa un gémissement. Face à elles, sous la crinière d'ébène désormais repoussée, Voldemort leur apparut enfin.
— "C... ce n'est pas lui..." murmura Erzsébet, le regard hagard. "Non. C'est impossible... Il... ça n'a aucun sens."
Leurs traits décomposés se reflétaient dans ceux — inhumains — du Seigneur des Ténèbres. Et malgré la déchéance physique, il les reconnut aussitôt. Deux visages de son passé, réapparus sous une forme impensable. Une part d'elles devina l'émotion qui traversa l'ancien Tom Jedusor, mais ni l'une ni l'autre ne parvint à soutenir son regard.
C'était trop. Trop de beauté perdue, trop de monstruosité acquise. Elles ne purent s'asseoir qu'une fois tirées de force par Narcissa et Mathilde. Puis elles restèrent là, figées, à contempler la surface mate de la table comme si elle pouvait les avaler.