「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
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23 septembre 1993, Grande salle du château, Poudlard
Feryel mordit à contrecœur dans un toast froid, le regard fixé sur sa sœur qui avalait son bircher müesli avec une voracité inattendue. Visiblement, Erzsébet s'était remise de leur étrange aventure de la veille — bien plus vite qu'elle.
En face d'elles, Hebi feuilletait un livre au dos jauni, concentrée, attendant que Marion revienne de la table des Serdaigle, où elle était allée saluer Cho.
— "Comment va Tom ?" demanda-t-elle soudain, les yeux toujours rivés à sa page.
Le silence tomba sur la petite tablée. Les jumelles échangèrent un regard vif, coupé net dans leur élan. Hebi ne parlait jamais de Tom. Feryel fut la première à reprendre contenance.
— "Il va... bien", répondit-elle lentement. "Tu n'as parlé de lui à personne, hein, He-chan ? "
Son ton était doux, mais son regard, relevé d'un sourcil soupçonneux, avait la netteté d'une lame. Hebi sentit la tension dans l'air, même sans lever les yeux.
— "Non."
Elle attrapa son verre d'eau et but d'une traite, un peu trop vite.
— "Je n'ai rien dit à personne."
Erzsébet les observait, silencieuse, attentive. Son regard passa de sa sœur à leur amie, puis revint à Feryel. Un échange muet, limpide. Elles pensaient exactement la même chose : Hebi savait quelque chose. Ou l'avait dit à quelqu'un.
Il faudrait surveiller. Observer. Comprendre.
Mais ce n'était pas le moment.
Salle de conférence Merlin, Ministère de la Magie, Londres
Depuis leur départ de Poudlard, Feryel et Erzsébet s'étaient tenues la main sans jamais la lâcher. L'une sentait les battements irréguliers du cœur de l'autre, son souffle un peu plus court, sa paume moite. L'inverse aussi était vrai. Leur lien les protégeait. Ensemble, elles étaient plus solides. Infranchissables.
Arrivées devant l'entrée monumentale du ministère, elles échangèrent un regard, prirent une grande inspiration à l'unisson, puis franchirent le seuil.
À l'intérieur de la salle de conférence, de jeunes sorciers en uniforme guidaient les participants vers leurs sièges. Des conversations en plusieurs langues s'entremêlaient dans un brouhaha studieux.
— "Votre nom, mesdemoiselles ?" demanda une hôtesse à l'air affairé.
— "Rose et Madalina Smith", répondit Erzsébet sans ciller.
L'hôtesse consulta rapidement une longue liste, cocha une case d'un geste net, puis leur sourit.
