「𝟙𝟝」Tout ce qu'on dit de toi

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21 septembre 1994, Poudlard

La cinquième année s'annonçait prometteuse, baignée d'une insouciance trompeuse. Les jumelles ne savaient pas encore qu'elle marquerait un point de bascule, une fracture silencieuse dans la continuité de leur existence jusque-là paisible.

Feryel avait retrouvé, posé sur le couvre-lit vert émeraude de son lit, le journal de Tom. Intact. Patient. Comme s'il savait qu'elle reviendrait. Elles avaient repris l'habitude de lui parler chaque soir, comme à un vieux confident dont les mots chuchotés semblaient venir d'un autre temps.

Sous sa supervision muette, elles poursuivaient leurs expérimentations magiques, glissant lentement, presque naturellement, vers les recoins les plus obscurs de l'art.

Erzsébet, de son côté, profitait du calme relatif de ce début d'année pour s'éclipser presque chaque après-midi à la tour d'astronomie. Là-haut, Fred Weasley l'attendait. Leurs baisers avaient repris, tendres et fougueux. 

Mais un trouble subsistait : ses lèvres, familières, ne lui semblaient plus tout à fait les siennes. À chaque étreinte, elle sentait sourdre un étrange vertige — comme si elle embrassait un souvenir, ou pire, un autre visage que le sien. Ce paradoxe la hantait autant qu'il la captivait. 

Et pourtant, elle ne s'arrêtait pas.

Leur cercle social à Poudlard restait fidèle à lui-même : les jumelles avaient relancé leur petit programme de tutorat avec sérieux, offrant même une attention bienveillante au jeune Harry Potter, dont la rentrée avait été assombrie par la fuite de Sirius Black. Elles surveillaient aussi Drago Malefoy d'un œil attendri — leur "petit protégé" en pleine mutation. La puberté l'avait propulsé à la hauteur d'Aloïs, lequel s'était curieusement adouci. 

L'héritier Rosier, plus charmeur qu'à son habitude, passait son temps à enjoliver ses vacances passées en France, à organiser de prétendues réceptions avec les plus belles élèves de Beauxbâtons. Lorsqu'il croisait les jumelles dans un couloir, il haussait la voix avec une fausse désinvolture, le regard traînant sur elles comme s'il jugeait une marchandise médiocre.

 "Beauxbâtons, c'est quand même un autre niveau", lançait-il, le ton mielleux, les yeux pleins de mépris, comme s'il comparait un bijou fin à une breloque de foire.

Autour de lui, Carla Parkinson menait toujours son petit royaume de mesquineries. Fidèle à son habitude, elle régnait sur les Serpentardes avec l'assurance d'une reine cruelle, prenant pour cible les premières années les plus jolies — surtout celles dont la beauté menaçait la sienne ou celle de sa petite sœur. En clair, quasiment toute la promotion.

Hebi, elle, s'était évaporée. Disparue sans laisser de trace depuis le jour où Marion avait été surprise avec le maillot de Diggory noué autour de la taille. Curieusement, personne ne semblait vraiment s'en préoccuper, pas même sa petite amie. Dumbledore, averti, s'était contenté de promettre qu'il contacterait sa famille au Japon. En attendant, le serpent d'Hebi avait investi la chambre des jumelles, s'étirant paresseusement à la lumière, comme s'il y avait toujours vécu — au grand désarroi de Marion.

Unutma ✞  𝚃𝚘𝚖 𝙹𝚎𝚍𝚞𝚜𝚘𝚛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant