「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
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2 juillet 1998, Manoir Rosier
Le salon du manoir Rosier, dans cette vision, semblait figé dans un passé plus lointain encore que celui des années quatre-vingt-dix. Les boiseries noircies, les fauteuils victoriens aux velours pourpres râpés, l'odeur entêtante de cire ancienne — tout suintait la mémoire et la ruine.
Assise là, le front appuyé contre le dossier capitonné, Erzsébet rêvait. Elle dérivait dans une nouvelle vision de l'Unutma, engloutie par le silence hypnotique de l'obscurité.
Face à elle, Voldemort avait le visage enfoui dans ses mains. Il portait une paire de bottes en cuir brun, usées, et une longue cape noire qui tombait comme une ombre liquide jusqu'au sol. Sur son majeur droit brillait, familière et sinistre, la bague des Gaunt. En se redressant, il repoussa de longs cheveux noirs — jadis soigneusement coiffés, désormais alourdis par le poids des années et des crimes.
Lorsque ses yeux rouges émergèrent enfin, brûlant d'une lumière déshumanisée, Erzsébet vit un visage juvénile, ravagé pourtant par la dislocation de son âme.
Il se tourna vers un homme lui tournant le dos.
— "En es-tu sûr, Alexandre ?" demanda-t-il, sa voix flottant dans l'air comme un poison.
— "Affirmatif, Maître. Antonin Dolohov l'a localisée en Roumanie. Liv ne verra pas la fin de la semaine."
— "Excellent..." murmura Voldemort, s'approchant de son chevalier pour lui souffler ces mots à l'oreille. "Et... sait-elle qui l'a condamnée ? Sait-elle que j'ai égorgé ses parents en Russie ?"
Alexandre ne répondit pas tout de suite. Un silence infime, mais trop long. Voldemort le perçut. Une inflexion dans l'air, une émotion indésirable. Sa voix se fit rocailleuse, chargée d'un courroux à peine contenu.
— "Qu'est-ce qui me garantit que tu ne me racontes pas des inepties, mon cher Alexandre ?"
Il frissonna. Lentement, il se retourna. Le souffle de son Maître, glacial comme le vent d'un tombeau, lui mordit la nuque.
— "Maître... vous savez que je ne me permettrais jamais—"
— "Oh, je l'espère bien."
Les pupilles serpentines de Voldemort pénétrèrent l'âme de son subalterne, fouillant ses pensées avec une lenteur délibérément cruelle. Même Erzsébet, témoin silencieux de cette scène, cessa de respirer.
— "Envoie-moi l'un de tes fils. Il me tiendra informé. Je retourne en Hongrie."
Le bruit sec de ses talons pivota sur le parquet ancien. Il fit deux pas avant qu'une voix brisée ne l'interrompe.
— "M-Maître... M'autorisez-vous à... rapatrier son corps ? Je souhaiterais l'inhumer ici."
Voldemort s'immobilisa. Erzsébet aussi. Le Seigneur des Ténèbres se tourna lentement, intrigué.