「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Ollivander s'en souvient comme si c'était hier. Ce qui, de son propre aveu, est assez remarquable compte tenu du nombres d'élèves qu'il a vu défiler dans sa boutique.
Deux gamines, coiffées d'une coupe au carré millimétrée et de jupes d'uniforme trop courtes pour les standards de Poudlard étaient entrées dans son échoppe il y a de cela près de neuf ans. Des yeux clairs et perçants incrustés dans deux visages poupons, à l'air pourtant si sévère.
- "Ah ! Voilà quelque chose de sympathique !" s'était-il exclamé à la vue des jumelles.
Il contempla un instant leur originalité rafraîchissante, constatant qu'elles arboraient des uniformes Gaichiffon de haute qualité jurant avec leur sacoche de seconde main, noyées sous les porte-clés en forme d'ourson en peluche et autres artéfacts colorés en vogue chez les petites filles de leur âge.
- "Bienvenue chez Ollivander, mesdemoiselles. Je savais que vous passeriez aujourd'hui !"
Il joint ses mains et les porta à son menton dans un geste d'enthousiasme naturel, mais sa joie n'avait trouvé écho que dans les boîtes vides et cartonnées qui s'empilaient dangereusement sur son bureau vétuste. Les deux enfants étaient immobiles, main dans la main, imperméables à son extraversion.
Ollivander avait l'habitude des enfants récalcitrants, mais il ne put retenir un soupir de déception lorsqu'il constata qu'il avait déjà perdu l'attention d'Erzsébet, la plus jeune avait-il deviné. Tandis que le regard de la jumelle se perdit dans les étages de baguettes empilées, l'artisan s'avança d'un pas assuré vers celle qui lui accordait encore un peu d'intérêt.
Ni le grincement du vieux parquet, ni la taille relativement haute d'Ollivander ne fit bouger Feryel, impassible, qui semblait attendre qu'on lui fournisse sa baguette sans avoir à entendre les fabulations d'Ollivander. Le vieil homme se pencha légèrement sur elle :
- "Alors ça par exemple... Même pas un pas en arrière ! Ah et, oui, comment en douter... Une volonté de fer à un si jeune âge, cela est bien rare. De grandes ambitions et les prémisses d'une beauté froide mais indiscutable... Serpentard, cela ne fait aucun doute."
Ollivander n'eut pas le temps de voir le léger haussement de sourcil des jumelles : "Accio !".
Dans un bruit fracassant, il tira vers lui une échelle d'au moins trois mètres de haut et se hâta de l'escalader jusqu'aux vieilles baguettes des étagères les plus hautes, enterrées sous d'épaisses couches de poussière depuis des dizaines d'années. Feryel continuait de le suivre du regard sans un mot tandis qu'Erzébet se mit à fouiller les boîtes qu'elle avait à portée de main.
- "Regarde Fery, j'aime bien celle-là."
Ollivander jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule. Erzsébet avait ouvert une boite présentant une baguette blanche au manche torsadé, donnant l'impression d'avoir été arrachée de la tête d'une licorne. Il secoua la tête et fit signe aux deux jeunes filles de laisser tomber. "Mais non enfin, soyons sérieux, cela ne peut pas fonctionner... Ce qu'il vous faut se trouve forcément ici."
