「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
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14 août 1995, le Terrier des Weasley, Devon, Angleterre
Avec le temps, Erzsébet avait cessé de craindre que le plafond de la chambre de Bill ne s'effondre sur elle. Par un miracle sans doute plus magique qu'architectural, la vieille charpente en bois résistait encore, malgré les bourrasques incessantes qui secouaient le Devon. Allongée sur le dos, elle retourna sa taie d'oreiller pour y trouver un peu de fraîcheur, en vain.
Il était sept heures trente, et l'unique pensée qui la tenaillait, lancinante, était celle-ci : aujourd'hui, elle quitterait Fred. Définitivement.
Le silence de la maison, seulement troublé par le chant des oiseaux, lui confirma que les autres dormaient encore. Angelina, qui partageait avec elle le lit de l'aîné des Weasley, bougeait à peine sous les draps.
Erzsébet, elle, fixait le plafond écaillé, et dans les fissures de peinture, elle vit le reflet troublant de sa propre confusion. Une image de ce qui se fissurait aussi en elle : ses sentiments, ses certitudes, peut-être même l'idée qu'elle se faisait de l'amour.
Étranglée par cette sensation d'inéluctable, elle se leva.
Ses cheveux, éclaircis par le soleil, effleuraient désormais ses épaules. Fred les aimait ainsi. Il le lui avait dit un jour, les doigts perdus dans ses mèches : "Tu devrais les laisser pousser, je suis sûr que ça t'irait bien."
Elle y pensa, en silence, en se coupant les pointes elle-même, jusqu'à obtenir de nouveau un carré net.
Trancher quelque chose. Prendre un peu de contrôle.
Dans le miroir, elle aperçut le mouvement d'Angie qui s'étirait sous la couverture. En se rinçant le visage au lavabo, Erzy se demanda soudain si son amie aurait vraiment la chance d'intégrer les Pies de Montrose après Poudlard, ou si la guerre viendrait tout emporter avant.
Cette pensée lui glaça la nuque plus sûrement que l'eau froide.
Elle s'habilla à moitié, attrapa un bas de pyjama, puis s'installa sur le rebord de la fenêtre.
Dehors, Errol virevoltait comme un ivrogne dans les airs, tentant de livrer le courrier. Hier encore, Fred et elle avaient soigné sa patte blessée en riant.
Une complicité légère, presque insouciante. Bientôt lointaine.
— "Tout va bien, Erzsébet ?" murmura Angie d'une voix encore ensommeillée.
— "Oui, oui. J'attendais juste que tu te lèves pour qu'on aille aider madame Weasley à préparer le petit-déjeuner."
— "Oh nooon..." gémit Angelina. "Je me suis épuisée au Quidditch hier. Tu veux pas descendre seule ?"