「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
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15 août 1995, manoir Rosier
Maman... Réponds-moi. Je sais que c'est toi. Je sais que tu peux me répondre.
Le noir. Le silence.
Je sais que tu es là. Je sais que tu veux me répondre.
Toujours le noir, toujours le silence. Pas même un écho.
Maman, pourquoi est-ce que tu fais tout ça ?
Le noir. Le silence. Et un froid qui mordait.
Maman, s'il te plaît... Réponds-moi... Après, il sera trop tard.
Edna Hollohat.
Et lorsqu'Erzsébet ouvrit les yeux, l'enfer commença.
Le balancier de la vieille horloge murale de la chambre de Liv marquait sept heures. Un dimanche d'été, apparemment. Mais comme tous les jours de la semaine, le petit-déjeuner n'attendrait pas — madame Yaxley considérait que même le week-end ne justifiait pas de traîner au lit.
Dehors, le soleil s'était fait discret, étouffé derrière un amas de nuages couleur de cendres. Erzsébet esquissa un rire bref. Même le ciel semblait se préparer à l'arrivée du Seigneur des Ténèbres.
— "Salut."
La voix familière la fit tourner la tête. Feryel, les cheveux encore mouillés, s'appuyait contre le chambranle de la porte de la salle de bain.
— "Pourquoi tu ne m'as pas réveillée hier, à ton retour ?"
Erzsébet attendit que sa sœur ait terminé d'éponger ses mèches sombres avant de répondre :
— "Tu avais l'air épuisée. Je me suis dit que tu devais dormir. De toute façon, ce n'est pas comme si j'avais des choses joyeuses à raconter."
— "Je comprends."
Feryel s'approcha du miroir, baguette à la main. D'un mouvement fluide, elle commença à lisser ses cheveux.
— "Comment tu te sens, par rapport à tout ça ?"
— "Mal. Je m'en veux."
Erzsébet finit par repousser les draps, puis rejoignit sa sœur devant la glace. Son reflet la dégoûta aussitôt. Mentir à Fred, c'était une chose. Mentir à sa sœur en était une autre.
Je ne lui mens pas, s'efforçait-elle de se convaincre. Je lui cache juste temporairement la vérité... Je peux encore changer d'avis, jeter cette bague à la poubelle. Mais le regard qu'elle fuyait lui renvoyait cette lumière instable et honteuse qui dansait dans ses yeux.
Feryel éclata de rire en se remémorant quelque chose, manquant de peu de se rater sur son fard à paupières.
— "Tu ne vas pas deviner la meilleure : Barty a été appelé à Londres par grand-père. Et Astoria lui a transmis une procuration de ma part pour récupérer notre argent chez Gringotts. Cet abruti s'est fait arrêter en France, dans le même bar où on avait transplané avec papa la dernière fois."