「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
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Île aux Serpents, Japon, 1940
Le temple japonais, dressé au sommet d'une colline solitaire, baignait dans une lumière blanche, diffuse, renvoyée par le marbre immaculé qui couvrait sol et murs. Au cœur de la pièce principale, les corps alignés de sept femmes reposaient dans un silence sacré.
Les panneaux de roseaux, grands ouverts, laissaient s'engouffrer l'air frais de février, pur et vivifiant. Une brise légère s'infiltra dans le sanctuaire, faisant frémir les longues chevelures noires des cadavres graciles, dont la peau livide absorbait les premières promesses du printemps. Non loin, les rossignols chantaient.
Depuis les marches du jardin japonais, on apercevait les épaisses cascades de cheveux dissimulant les visages figés, tous vêtus d'un même kimono rouge éclatant, tissu de feu dans la blancheur du matin. Le sang, coulé de leurs ventres ouverts, formait plus loin une seule et même flaque dans laquelle glissait, sinueux, un cobra d'un noir de jais.
Izaya serpentait lentement entre les corps de ses huit épouses. De temps à autre, il s'arrêtait, vérifiant d'un regard clinique l'achèvement de leur rituel.
Taida, Goman et Shitto gisaient là, poignards encore plantés dans l'abdomen, doigts crispés autour des manches.
Boshoku et Shikiyoku, les plus dignes, avaient incliné leur front au sol et expiré leur dernier souffle à genoux.
Goyoku tressaillit soudain, mais ce n'était qu'un spasme post-mortem — un reste de nerf, une illusion de vie.
Fundo, la benjamine, émettait encore de faibles gémissements, étranglés, douloureux. Elle avait raté le rituel. Elle allait s'éteindre dans la honte et la douleur.
Le cobra s'approcha. Ses yeux sombres rencontrèrent ceux de la jeune épouse : injectés de sang, cerclés de larmes. Une mousse blanche s'échappait de ses lèvres rosées.
— "Je me suis ratée... J'ai si honte... Pardonne-moi..."
— "Ne t'en fais pas. Je dirai à tes parents que tu as réussi ton seppuku."
Sans autre avertissement, il se jeta à sa gorge, plantant ses crocs dans sa trachée pour abréger ses souffrances. Les doigts frêles se détendirent dans le sang, et le cobra poursuivit son chemin.
Le dernier corps, plus grand, plus majestueux, appartenait à Nagini.
D'une beauté grave et tranquille, elle semblait avoir accompli son suicide avec une précision parfaite : genoux noués, dos droit, front posé au sol, sa discipline avait rendu la scène presque sublime. Le sang qui coulait d'elle se mêlait déjà à celui de Fundo. Le serpent s'arrêta, la fixa longuement... puis recula.