「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
31 janvier 1996, Poudlard
"Au suivant ! Mademoiselle de Suroj, s'il vous plaît."
Adossée contre le mur à l'avant de la queue formée sous le porche par des septièmes années frigorifiés, Feryel passa la tête à travers la porte.
- "Laquelle ? Nous sommes deux."
La conseillère d'orientation, sorcière d'une soixantaine d'année au nez crochu et au chapeau de velours poussiéreux, releva ses petits yeux d'un air agacé. "Peu importe. L'une après l'autre" lança-t-elle avant de se replonger dans ses fiches pédagogiques.
Feryel jeta un rapide coup d'oeil à sa soeur qui lui fit signe d'entrer en premier sans quitter des yeux les mèches de cheveux qu'elle enroulait autour de ses doigts. Dans la salle de classe, les professeurs Rogue et Trelawney siégeaient de part et d'autre de la vieille dame et entretenaient depuis la sortie d'Alicia Spinnet un débat endiablé.
"Mais enfin Severus, c'est de la folie ! Puisque je vous dit que son destin est de devenir joueuse de quidditch professionnelle !"
- "Je regrette, Sybille. Mademoiselle Spinnet n'a pas l'agilité requise pour un poste de poursuiveuse professionnelle. Il vaudrait mieux l'orienter vers quelque chose de moins dangereux. Un emploi administratif quelconque au ministère ferait largement l'affaire pour son quotient intellectuel."
Bien qu'ayant les yeux rivés devant lui, Rogue semblait ne pas avoir remarqué que Feryel venait de prendre place sur le siège face à leur bureau. Un toussotement de la conseillère d'orientation raisonna dans la grande pièce vide et attira l'attention des professeurs qui finirent par clore le dossier Spinnet sur un désaccord. Déjà lassée, Feryel balançait ses longues jambes sous la chaise en regardant d'un air vide le professeur de divination aux yeux écarquillés.
"Oh, en ce qui concerne celle-ci ma chère, nous perdons notre temps" murmura-t-elle sans ménagement à la conseillère d'orientation. "Leur avenir proche les enverra six pieds sous terre dans quelques mois."
- "Ne dites pas de choses insensées, Sibylle" coupa calmement Rogue en adressa à la petite brune aux yeux gris son regard signature. "Je sais comme vous... la propension qu'ont mesdemoiselles de Suroj à se mettre dans des situations dangeureuses... mais espérons que leur bon sens les guide vers un parcours plus... noble que celui auquel elles semblent se destiner."
"Vous ne comprenez pas Severus, je vous parle de-"
Manifestement insensible au malaise qu'elle venait de créer, le professeur Trelawney semblait vouloir dévoiler sans aucune gêne la malédiction qui pesait lourdement sur les frêles épaules des jumelles. Severus Rogue utilisa la gravité de sa voix pour camoufler celle de sa collègue.
- "Dites-nous donc, mademoiselle de Suroj, ce que vous envisagez de faire après votre sortie de Poudlard."
Feryel ne dit rien. Les mains enroulées sur ses cuisses, elle immobilisa ses jambes et se mit à taper nerveusement du pied en perdant son regard sur le bois du bureau. Fery prit un instant pour constater l'absurdité de la situation : trois viocs au look daté allaient décider pour elle ce qu'elle ferait après Poudlard, comme s'il la connaissaient mieux qu'elle-même. D'abord, elle se souvint du jour où Rusard avait fait irruption dans la grande salle pour annoncer l'annulation du match Gryffondor-Serpentard au profit d'un rendez-vous obligatoire avec une conseillère d'orientation envoyée par le ministère moins pour se préoccuper du sort des élèves que pour s'assurer qu'aucun allié de Voldemort n'y trainait. Ensuite, elle se mit à réfléchir à une réponse bancale. Banale mais suffisamment crédible, histoire d'éviter que l'employée du bureau au nez croche ne se sente pas obligée d'effectuer un de ces speechs appris par coeur pour lui expliquer que son profil ne correspond pas à celui du job recherché.