「𝟚𝟝」Jeu du sort

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Bercée par les mouvements de la calèche magique qui dévalait le mont Superioara, Feryel appuya son front contre la vitre glacée et contempla les milles et une courbes blanches que formaient les Alpes enneigées de Transylvanie

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Bercée par les mouvements de la calèche magique qui dévalait le mont Superioara, Feryel appuya son front contre la vitre glacée et contempla les milles et une courbes blanches que formaient les Alpes enneigées de Transylvanie. Tout était si parfaitement immaculé que le plus tourmenté des hommes aurait trouvé dans cet époustouflant paysage de quoi apaiser les plus douloureux de ses maux. Elle avait quitté le manoir sans dire un mot, sans tourner le regard vers sa grand-mère. À vrai dire, en y repensant quelques minutes après, Feryel estimait toujours que c'était la meilleure chose à faire tant leurs esprits respectifs étaient confus à la suite de ces révélations.

Alors elle s'accorda quelques secondes de répit à contempler les environs et à laisser son corps se détendre sous les secousses du véhicule qui arrivait bientôt en bas du mont. Leur présence dans la chambre des secrets avait été la conséquence de leur lien de parenté avec Tom Jedusor mais la cause, elle, restait indéterminée. Pourquoi Dumbledore a-t-il envoyé ses petites filles l'affronter dans la chambre ? Ont-elle hérité des pouvoirs de leur grand-père ? Ou était-il assez naïf pour penser que Tom prendrait pitié de ses petites-filles et déciderait de ne pas les tuer ?

Ces questions intriguaient plus Feryel qu'elles ne la tracassaient réellement. Quelle que soit la mission salvatrice pour laquelle Dumbledore les avaient envoyé dans la chambre, il lui expliquerait tout ce qu'il restait à savoir dans quelques heures et la jeune femme se préoccupait davantage de l'aspect plus personnel, plus intime de cette révélation.

Voldemort, ou encore celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom tant ses ignominies avaient traumatisé les sorciers de son époque, était leur aïeul paternel et tout le monde s'attendrait sans aucun doute à ce que sa soeur et elle rejettent vigoureusement ces liens de sang. Pourtant, il était contre-nature pour les deux jeunes femmes de renier aussi viscéralement un membre de leur propre famille. L'ignoble réputation d'Antonie de Suroj, qu'elles avaient toujours cru être leur véritable grand-père, ne les avait pas empêché d'assumer leur ascendance et de fleurir sa tombe lorsqu'elles lui rendirent visite il y a quelques mois. Mais les choses étaient plus simples à cette époque-là. Antonie n'avait pas été là pour mettre leurs liens à l'épreuve, pour les rejeter. Feryel savait pertinemment que Tom se ficherait d'être leur aïeul et il était même très probable que cette révélation déclenche en lui une réaction détonante. Feryel se demanda si Erzy et elle étaient prêtes à accepter que leur grand-père soit l'auteur de tant de malheurs.

La calèche s'arrêta à l'entrée du petit village de Rășinari enseveli sous la neige. Feryel sorti en serrant contre son thorax fragile la cape qu'elle avait attrapé sur le porte-manteau du salon avant de partir. Elle s'apprêtait à transplaner maintenant qu'elle était hors du sortilège de protection que sa grand-mère avait installé autour de leur demeure cachée mais, trop faible pour se téléporter, Feryel tomba à genoux en toussant bruyamment. Sa gorge était sèche et elle frissonnait jusqu'aux os.

"Mince..."

Se sentant malade, la jeune sorcière jugea plus raisonnable de manger quelque chose et de se réchauffer un petit moment avant de rentrer à Poudlard. Après tout, Dumbledore avait affirmé qu'Erzsébet ne risquait rien dans la chambre des secrets et elle n'avait plus de raison de ne pas le croire...

Unutma ✞  𝚃𝚘𝚖 𝙹𝚎𝚍𝚞𝚜𝚘𝚛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant