「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
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21 décembre 1994, Poudlard
Entre la nuit où Feryel s'était endormie, journal en main, et l'arrivée des vacances d'hiver, le quotidien des jumelles avait retrouvé un semblant de normalité. Ou du moins, une version sorcière du terme.
Le lendemain de l'attaque sur Parkinson, Dumbledore avait convoqué tous les élèves dans la Grande Salle, espérant soutirer quelques informations sur la provenance du reptile qui avait étranglé la jeune Serpentard. En vain.
Résigné, il laissa les élèves retourner à leurs occupations, s'affalant lentement dans son fauteuil comme si le poids du château entier reposait sur ses épaules.
L'élève inconnu qui avait été témoin de l'attaque ne s'était pas manifesté.
L'affaire fut classée. Étudiants comme professeurs semblèrent vite se désintéresser de l'incident, davantage préoccupés par la présence oppressante des Détraqueurs, dont la surveillance du périmètre plongeait le château dans une atmosphère lourde et glaciale.
Rogue, quant à lui, perdait patience face aux pleurs systématiques de Carla Parkinson qui refusait de retourner en cours tant que justice ne serait pas faite.
Aloïs Rosier, nouveau préfet des Serpentard au plus grand désarroi des jumelles, avait cessé de lui adresser la parole du jour au lendemain, sans raison apparente.
Cho Chang, elle, gardait la tête haute. D'une dignité presque irréelle, elle préférait pleurer en silence la nuit plutôt que de laisser Marion voir l'étendue de sa douleur.
Marion, justement, savourait sa victoire. Egalement préfète et nouvelle meneuse du clan des Serpentardes, plus populaire que jamais, elle était entourée de courtisans qui lui offraient devoirs et résumés de cours. Ses résultats scolaires s'étaient envolés, et rares étaient ceux qui osaient encore lui tenir tête.
Les jumelles, elles, auraient pu mettre fin à cette comédie en un clin d'œil, mais Cho leur avait arraché la promesse de ne rien faire.
Pas encore.
Quant à Hebi, elle n'était pas réapparue de tout le semestre. Dumbledore n'obtint aucune réponse de sa famille au Japon. Un soir, pourtant, une note mystérieusement posée sur son lit confirma qu'elle était toujours en vie :
Je vais bien, ne me cherchez pas. Je reviendrai bientôt.
Hebi avait toujours été discrète, presque insaisissable, aussi les filles respectèrent son silence. Elles espéraient simplement qu'elle reviendrait à temps pour les examens de fin d'année. En attendant, elles empilaient soigneusement sur son bureau des copies de cours rédigées avec soin, une manière muette de lui dire qu'elle avait toujours sa place.
Il y avait toutefois deux éclaircies dans l'hiver de leur scolarité : leurs notes, en nette hausse, et les cours de Défense contre les Forces du Mal. Le professeur Lupin leur vouait une affection particulière, douce mais palpable. Il leur adressait parfois un sourire discret, empreint de bienveillance, comme s'il savait quelque chose qu'elles ignoraient.