「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
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24 février 1995, jardins de Poudlard
— "Tu connais le nom de cette constellation ?"
— "Oui. Delphinus. C'est celle que ma sœur et moi préférions. On passait des nuits entières à la guetter dans le ciel, comme si elle allait nous répondre."
Allongée dans l'herbe humide des jardins déserts de Poudlard, Feryel leva le bras et désigna du doigt le petit cerf-volant lumineux. Lupo suivit son geste, traçant dans l'air les contours invisibles des étoiles.
— "Et toi, ta préférée ?"
— "Orion. J'aime l'idée qu'on y voie un guerrier."
— "Un guerrier ? Sérieusement ? Ce n'est qu'un cimetière d'étoiles mortes."
Lupo, couché à ses côtés, prit le sachet de dragées que Feryel lui tendait et en avala une poignée.
— "Justement. Il brille encore, même après sa mort. J'appelle ça un vrai guerrier."
Feryel observa les points lumineux sans conviction. Un chasseur mythologique, disait-on. Mais elle n'y voyait qu'un puzzle sans sens. Elle soupira.
Le silence s'installa, seulement troublé par une brise légère qui souleva doucement sa jupe. Ses yeux, éteints depuis quelques semaines, semblaient fixer autre chose que le ciel.
L'herbe se froissa près de leurs têtes. Hebi s'étira longuement avant de s'asseoir entre eux.
— "C'est une nuit parfaite pour dormir dehors."
Lupo hocha la tête.
— "Je dors à l'orée de la forêt depuis plusieurs nuits. L'intérieur du château m'étouffe. La nature, au moins, ça ne déçoit pas."
Un souffle agita les branches. Les filles balayèrent machinalement les mèches tombées sur leurs cils. Hebi observa longuement les yeux vides de Feryel.
— "Diggory a gagné l'épreuve du lac."
Personne ne répondit. Lupo ferma les yeux, les bras croisés sous sa tête. Feryel, immobile, avait les bras le long du corps comme une dormeuse sans rêve.
— "Tu pourrais m'annoncer qu'il va mourir demain, ça me serait complètement égal."
Lupo entrouvrit un œil, juste assez pour s'assurer qu'elle ne pleurait pas. Hebi esquissa un sourire si discret que l'obscurité l'engloutit.
— "Ça fait plaisir de te voir en si grande forme, Fery" ironisa-t-elle. "Delphinus est particulièrement claire ce soir."
Elle se laissa tomber en arrière dans l'herbe au moment où une silhouette sortit lentement de l'ombre des arbres. Une fille, blonde, en robe rose fanée, les pieds nus griffés par les ronces, avançait prudemment vers eux.