「𝟞𝟘」Que veux-tu, Aloïs Rosier ?

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Aloïs cligna plusieurs fois des yeux, se demandant pourquoi il n'arrivait pas à les décrocher d'elle

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Aloïs cligna plusieurs fois des yeux, se demandant pourquoi il n'arrivait pas à les décrocher d'elle. En plein milieu de la foule se trouvaient deux superbes jumelles aux yeux gris et à la chevelure châtain rangée en hautes queues de cheval. Si elles étaient belles toutes les deux, les yeux d'Aloïs firent immédiatement la différence entre Feryel et Erzsébet. La première avait le nez plus pointu et la bouche un peu plus large, ainsi qu'un grain de beauté derrière l'oreille que sa soeur n'avait pas. 

En quelques instants, il parvint à identifier les rares et quasi-imperceptibles différences physiques entre les deux soeurs sans trop savoir pourquoi ni comment il y était arrivé. Des pieds à la tête, il continua de dévisager l'aînée des jumelles en se demandant s'il serait un jour capable de regarder ailleurs. Un coup de parchemin sur le haut du crâne finit par lui remettre les pieds sur terre.

"Cela vous dérangerait-il... jeune homme... d'écouter ce que votre professeur a à vous dire concernant la cérémonie la plus importante de votre vie ?"

Il releva la tête vers le visage froid et dur du professeur Rogue. "Pardon Monsieur."

"J'espère que je n'aurai pas affaire à votre frivolité au sein de ma maison, Monsieur...?"

Il baissa la tête. "Rosier, Monsieur. Aloïs Rosier."

"... Raté."

Se sentant humilié, Aloïs se mit à rougir. Pas parce qu'il se souciait de ce que ses camarades allaient penser, mais parce que la fille qu'il venait de fixer pendant si longtemps avait appris son nom et son prénom dans les pires circonstances qui soient. Dans la grande salle, Aloïs se terra dans un coin avec ses deux amis et porta une attention toute particulière à la cérémonie. Fort heureusement, les jumelles furent appelées parmi les premiers élèves mais, fort malheureusement, leur nom lui était déjà familier pour de bien mauvaises raisons.

- "Erzsébet... de Suroj."

L'ensemble de la salle eut le regard river vers la cadette des jumelles qui, farouchement, rendit à ses camarades mêmes plus âgés leurs regards de mépris et de stupéfaction en s'avançant sereinement vers le Choixpeau.

"Serpentard !" hurla-t-il en effleurant sa petite tête brune, déclenchant les applaudissements des trois autres maisons heureuses de ne pas avoir affaire aux descendantes du criminel sang de bourbe. Malgré tout, Aloïs fut soulagé de voir que les jumelles furent envoyées dans sa maison, répétant en boucle dans sa tête le prénom de la fille aux beaux yeux gris : Feryel, Feryel, Feryel.

Comment ça s'écrit ? D'où viens-tu, que fais-tu et pourquoi t'ai-je autant dans la tête depuis tout à l'heure ? Aloïs voulut lui poser toutes ces questions mais sa volonté de faire connaissance avec elle fut retardée par son appel tardif à passer sous le Choixpeau. Une multitude d'étudiants Serpentard, ignorant tristement les jumelles, avaient eu le temps de s'asseoir autour d'elles et Aloïs dût se résoudre à s'installer à l'autre bout de la table, près de ses amis. Même si le buffet était encore plus garni que ceux des cérémonies prestigieuses auxquelles sa famille était conviée, Aloïs ne put se résigner à troquer le visage fin et net de Feryel pour les nombreuses tartes disposées devant son nez.

Unutma ✞  𝚃𝚘𝚖 𝙹𝚎𝚍𝚞𝚜𝚘𝚛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant