5 - Mekra ?

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J'étais restée pétrifiée.

Mon téléphone avait fini par se verrouiller et ma nourriture devait être froide.

Pourtant je n'avais pas réussi à bouger.

Ils n'avaient pas invité que 2 ou 3 amis.

Si je me fiais au bruit et à l'agitation, je pense qu'ils étaient une dizaine.

J'étais déjà trop timide pour parler avec les deux hommes chez qui je vivais.

Alors imaginez maintenant.

Je me disais que si je restais discrète, ils finiraient par partir sans même m'avoir vue.

Comme si être silencieuse me ferait disparaître.

N'importe quoi.

C'était vraiment mal de prier que le feu se déclare dans l'immeuble pour qu'on soit évacués ?

La porte de la cuisine s'ouvrît et je sursautais, laissant ma fourchette retomber dans mon assiette.

- Mekra pourquoi y'a une tipeu dans ta cuisine ?

- Laisse la tranquille Doum's, répondit une voix qui me semblait être celle d'Idriss, c'est la petite qu'on garde.

Le dénommé Doum's rigole et rentre dans la pièce.

Je suis toujours bloquée dans cette espèce de transe, et je ne sais pas comment je dois réagir.

Enfin si, je devrais foncer dans ma chambre et ne plus jamais en sortir.

L'homme dans la pièce était très grand, mais il était pas aussi flippant qu'Hakim.

Je priais intérieurement pour qu'il sorte vite de là.

- Comment tu t'appelles ?

C'est à moi qu'il parle ?

Bah oui, idiote, tu es la seule autre personne dans la pièce.

- Euh, je, Sky.

Il rigolait encore.

- Timide ?

Je hochais la tête en rougissant.

- S'tu veux je te file de la tise ou un oinj pour te détendre.

J'écarquillais les yeux.

Je n'avais jamais entendu les mots tise et oinj, mais pas besoin d'être un petit génie pour comprendre qu'il ne me proposait pas un verre d'eau.

- Ouais c'est ça, quitte de là toi.

Quand la voix d'Hakim retenti dans la pièce, au lieu d'être effrayée, je m'étais à nouveau sentie comme le premier jour quand il m'avait sortie de l'embarras en m'emmenant dans ma chambre.

- Je rigolais frère. Je vais pas la faire fumer la princesse.

Pourquoi ils m'appelaient tous comme ça ?

Il sorti de la pièce et Hakim me fit réagir en ramassant mon assiette et mes couverts devant moi.

- Je vais le faire, t'embête pas, je lui dis doucement.

Il ne sembla pas m'entendre, ou alors il m'ignorait juste, puisqu'il continuait à débarrasser mon couvert.

Il se retournait vers moi en soupirant.

Il s'asseyait à table.

Il me fixait pendant quelques minutes, de son regard noir.

Sans savoir pourquoi, même si je rougissais fortement, je maintenais mes yeux dans les siens.

Pour Ses Beaux YeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant