Pour Ses Beaux Yeux

15 - polak

- Allez mesdemoiselles, une dernière fois et je vous libère.

On reprit donc la chorégraphie depuis le début pour la millionième fois de l'après midi, enfin, ce n'est pas moi qui allait m'en plaindre.

Je commençais à avoir quelques courbatures, ça avait été une longue journée.

Me sentant si peu motivée, j'avais pris la peine de demander à l'un des garçons de venir me rechercher.

J'aimais pas trop les faire bouger, et j'avais plusieurs fois supprimer et réécrit le message avant de finalement osé l'envoyer.

Après avoir donc repris l'enchaînement, nous regagnâmes les vestiaires.

- Tu devrais vraiment venir, Sky ! Ça va être trop bien !

Louiza me tanait depuis le début de l'après midi pour que je l'accompagne à sa soirée.

En boîte de nuit.

Oui, oui.

J'avais peut-être survécu à une soirée chez Deen, mais déjà Hakim et Idriss étaient là, et je connaissais quand même quelques personnes.

Alors toute seule dans ce genre d'endroit entourée d'hommes qui n'avaient pas forcément que des bonnes intentions, non merci.

Puis encore, ça c'était dans l'optique ou le videur ne remarquait pas que j'étais mineure.

Enfin.

Je déclinais une fois de plus sa proposition lorsqu'elle me fit la bise.

Après avoir descendu les escaliers, je m'engouffrait dans la voiture qu'Idriss conduisait.

- Salut, dis-je en lui embrassant la joue.

- Ça été ta journée ? Il me demandait en démarrant.

Je hochais la tête et soupirais d'aise, heureuse de rentrer.

- Ceinture mademoiselle.

Je roulais des yeux en attachant la mienne alors qu'il n'avait même pas bouclé la sienne, quel culot celui-là décidément.

- On regarde prison break ce soir ?

- Soirée du L à la maison.

J'acquiesçais.

J'eu un sourire quand je me rendis compte que j'étais vraiment contente à l'idée de voir les garçons.

Il y a quelques semaines je serais restée cloîtrée dans mes chambre, et là je réfléchissais déjà à leur venue.

- En plus Ken il va ramener un tipeu de ton âge, qui veut percer dans le rap.

Ah.

Un nouveau.

Je savais pas trop comment j'allais réagir.

J'avais peut-être un problème avec les hommes adultes, mais les adolescents de l'opéra qui étaient dans le corps de ballet ne m'avaient pas intimidée du tout.

On avait déjeuné quelques fois avec deux d'entre eux, Martin et Paul, et j'avais pu discuter avec eux et Louiza sans rougir toutes les deux minutes.

Je ne savais pas que si c'était juste parce que j'étais dans le contexte de l'opéra et que du coup je me sentais bien, ou si c'était parce que les garçons de mon âge ne me dérangeaient pas.

Sûrement un peu des deux, parce qu'ils étaient très différents de lui.

- Ça va aller ?

- Bah oui, je répondais comme si c'était évident.