Pour Ses Beaux Yeux

13 - Je voulais pas aller avec lui

22 février

SKY

J'étais en train de discuter avec Adèle.

Cette femme, en plus d'être incroyablement jolie, était vraiment gentille.

Elle m'avait posé beaucoup de question sur l'opéra et sur la danse en général, auxquelles j'avais répondu presque sans réfléchir.

Je m'étais beaucoup intéressée à son métier d'actrice également.

Elle avait l'air vraiment passionnée par ce qu'elle faisait, et c'était très agréable de l'entendre en parler.

Les heures passaient, et je me sentais curieusement bien.

J'avais quand même souvent besoin de croiser le regard d'Hakim ou d'Idriss pour m'assurer qu'ils soient là, mais sinon ça allait.

Je commençais d'ailleurs à être un peu fatiguée, n'étant pas habituée à être debout aussi tard.

Je décidais d'aller me rechercher une canette de coca, puisqu'on m'avait dit de me servir.

Après avoir levé les yeux pour vérifier que les frères Akrour se trouvaient à proximité, je me dirigeais vers la cuisine, tête baissée, tentant de faire au plus vite.

La pièce était malheureusement pour moi remplie et je me fis vite abordée.

- Ah mais c'est toi la petite de Mekra !

Le garçon qui était assis près de Mohammed quand on est arrivés venait de m'interpeler.

Je hochais la tête et tentais d'accéder au frigo pour pouvoir repartir vite.

- T'sais t'es pas obligée de rester collée à ton reuf, tu peux venir boire un truc avec nous stuv'.

- Non merci, je lui répondais doucement.

- Roh, allez détends toi.

Il avait un sourire aguicheur sur le visage et ses yeux se baladaient sur mon corps.

Il avait au moins 10 ans de plus que moi, sûr.

Un mec de plus de 25 ans était en train d'essayer de me ramener avec lui pour me faire boire sachant très bien quel âge j'avais.

- Non, je soufflais plus doucement.

- Mais si, allez viens.

Il m'attrapa l'avant bras et commença à me tirer vers lui et son groupe.

Mon coeur commençait à s'accélérer et ma respiration à s'emballer.

Je ne veux pas aller avec lui et ses amis.

Je veux retourner dans le salon, m'asseoir sur cette chaise, et plus bouger.

Son regard malsain me paralysait et je ne pouvais plus réagir.

- Gros, elle t'a dit non. Tu la lâches ou je poucave.

- Oh c'est bon c'est une grande fille, il répondit.

- Dégage de chez moi, il lança méchamment.

Le mec soupira, avant de me lâcher nonchalamment.

Un poids s'envola quand je ne ressentais plus sa prise sur moi, mais j'étais toujours terrifiée.

Je ne sais pas si j'étais apeurée à cause des souvenirs que ça avait fait resurgir ou si c'était la peur que ça puisse arriver à nouveau qui me scotchait sur place.